Le gros emprunt de Patrick Buisson dans une interview au Figaro Magazine

Publié à 11h20, le 06 avril 2013 , Modifié à 17h39, le 06 avril 2013

Le gros emprunt de Patrick Buisson dans une interview au Figaro Magazine
Patrick Buisson sur Europe 1. (Capture d'écran)

C TOI KI L'A DIT, C TOI KI Y'É- "Patrick Buisson invente le plagiat par interview" affirme L'Express.fr ce samedi 6 avril, jour de la publication d'un entretien de ce conseiller influent de Nicolas Sarkozy sur "la haine du catholicisme" dans les colonnes du Figaro Magazine.

Un dense entretien de quatre pages dans lequel Patrick Buisson cite une ribambelle de noms propres : Baudelaire, Nietzche, Marx, Benoit XVI, Philippe Muray, Vincent Peillon, Chesterton. Et même DSK.

Oui mais voilà, il "oublie" de citer un certain Jean-Louis Harouel...tout en "empruntant" de larges passages de son livre.

Un seul exemple. A la page 187 de cet ouvrage, L'Express a lu : "Quand l'homme cesse d'être un être de religion, son potentiel de religiosité est destiné à demeurer. Il se trouve disponible pour d'autres investissements."

Ce que pompe Buisson, dans Le Figaro Magazine, sans la moindre mention avec une toute petite modification : "Quand l'homme cesse d'être un être de religion, son potentiel de religiosité, son besoin de croire n'en sont pas pour autant amenés à disparaître. Ils se trouvent disponibles pour d'autres investissements."

Et l'auteur intéressé s'en plaint, sur L'Express.fr : 

Toute la démonstration de monsieur Buisson reprend l'idée centrale du chapitre 10 de mon livre. Le titre même de son entretien est emprunté à un passage de la page 219 sur la "religion séculière d'Etat". J'avoue que je suis choqué par ce procédé et que je le trouve indigne.

Patrick Buisson, décrié pour ses thèses très à droite, est aussi l'homme qui aurait été à la manoeuvre dans l'affaire de la vraie-fausse interview de Nicolas Sarkozy à Valeurs Actuelles. Et selon Le JDD, il ne serait plus en odeur de sainteté auprès de l'ancien président.

[Mise à jour 16H] Le monsieur sondages de Nicolas Sarkozy a repris la plume dans un texte mis en ligne dans l'après-mid par Le Figaro.fr.

Il exprime des regrets mais pas d'excuses. Et il contre-attaque en reprochant - dans une formule alambiquée - à Jean-Louis Harel de s'être lui même largement inspiré de Charles Péguy. Sans le citer.

Extraits : 

Je prépare actuellement un livre qui traite, entre autres, des nouvelles religions séculières. J'ai pris sur ce sujet des centaines de pages de notes [...].

Je me suis replongé dans mes notes pour compléter et enrichir les réponses que j'avais faites au journaliste du Figaro Magazine lors de notre entretien, sans vérifier les sources dont provenaient ces éléments.

Il s'y trouvait un paragraphe non sourcé extrait du livre de Jean-Louis Harouel et un autre de ce même auteur qui, vérification faite, citait lui-même Marcel Gauchet.

Dans le cadre d'une interview, je n'ai pas estimé nécessaire de devoir faire de vérifications.

Je le regrette d'autant plus que je n'ai pas, même auprès de mes adversaires, la réputation de ne pas penser par moi-même, ni d'emprunter ma réflexion aux autres [...]

Quant à la notion de religion séculière d'État dont M. Harouel semble revendiquer la paternité, je ne lui ferai pas l'affront de lui rappeler les dizaines de pages que lui a consacré, voici un siècle, Charles Péguy, même si son ouvrage n'y fait pas référence.

Du rab sur le Lab

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