C'est officiel. Le Front national aura donc son association reconnue à Sciences Po Paris après avoir annoncé en août dernier la création d'un groupe hétéroclite. Il devait obtenir 120 votes de la part des élèves de Sciences Po Paris pour devenir une association reconnue par l'établissement. Comme l'a expliqué le compte Twitter de la Péniche, journal étudiant de l'institution, le vote n'est pas clos mais l'association a d'ores et déjà obtenu le quota réglementaire ce 1er octobre.
URGENT #ScPoAssos – Le Front National Sciences Po @SciencesPoFN est reconnu. Il devient le deuxième parti politique a obtenir 120 voix.
— La Péniche (@LaPeniche) October 1, 2015Le premier parti politique a avoir obtenu les parrainages nécessaires est les Républicains, le FN arrivant en seconde position, devant le Front de gauche.
Dans la foulée, Marine Le Pen s'est félicitée de la naissance de ce groupe.
Le FN fait une entrée fracassante à Sciences Po directement 2ème force politique devant le PS ! Bravo aux étudiants ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 1, 2015À noter que le FN n'est pas "la deuxième force politique devant le PS" comme l'affirme l'eurodéputée, il a simplement réuni les 120 parrainages avant les autres. De plus, une fois le quota de 120 voix atteint, les votes ne sont plus comptablisés, empêchant de fait de classer les partis politiques en fonction du nombre de votes.
Dans un communiqué publié le 1 octobre, le parti frontiste reprenait les éléments de langage de Marine Le Pen sans prendre en compte la nuance :
"Déjà première formation politique de France, et avant un succès historique annoncé aux régionales, le Front National fait une entrée fracassante à Sciences Po en devenant d'emblée la deuxième formation politique auprès des étudiants, devant le PS.
"
Florian Philippot s'est lui aussi réjoui de cette arrivée au 27 rue Saint-Guillaume en la qualifiant "d'évènement".
Bravo à @SciencesPoFN reconnu officiellement par un vote des étudiants et 2ème devant le PS ! Un événement !
— Florian Philippot (@f_philippot) October 1, 2015Interrogé par le Scan , il parle de "tremblement de terre" :
"C'est un tremblement de terre dans ce qui fut longtemps un temple de la pensée unique qu'on pensait inamovible. La jeunesse étudiante, y compris dans les meilleures écoles, est en train de fracasser le conformisme des anciennes élites et se tourne vers le patriotisme
"
Le groupe avait été lancé à l'initiative de quatre étudiants en Master qui viennent du FN mais aussi de l'UMP, du PS et du Front de gauche.