Le "Il n'y a qu'à" ne marche plus

Publié à 18h57, le 31 août 2012 , Modifié à 19h04, le 31 août 2012

Le "Il n'y a qu'à" ne marche plus
Affiche de campagne de François Hollande, le 6 mai 2012. (Maxppp)

Du nucléaire à la baisse des prix de l'essence, notre blogueuse Delphine Dumont pointe du doigt les limites des promesses de François Hollande. Abrégé en "Yaka", le "Il n'y a qu'à" faire telle ou telle chose est en berne. 

 
 
 

  1. "Il est déjà clair pour tous que le gouvernement n'a pas de baguette magique"

    Quand on est dans l'opposition, la vie est magnifique. Il suffit de critiquer tout ce que fait la majorité, quitte éventuellement à voter pour discrètement. Pour bien montrer qu'il ne s'agit pas d'une opposition stérile, on aura soin de faire des contre-propositions. Le Yaka règne ! Il n'y a qu'à imposer telle catégorie, il n'y a qu'à soutenir telle autre, etc.

    Quand on fait une campagne électorale, la vie est belle aussi. Il suffit de promettre monts et merveilles, on se souciera plus tard du réalisme des promesses. Si le contexte est difficile, comme lors de la dernière campagne présidentielle, on veillera à ne pas en faire trop. On ne sait jamais si on était élu... Le Yaka est toujours bien présent mais il se présente sous la forme du "nous ferons".

    Le risque quand on se présente à une élection, c'est d'être élu. C'est ce qui est arrivé à François Hollande en mai dernier et c'est là qu'il s'est cogné de plein fouet à la réalité. Le Yaka ne marche plus, il faut se mettre au travail avec les limites qu'imposent l'Europe, la Constitution, les lois et toutes autres formes d'empêcheurs de légiférer en rond.

    Du nucléaire à la baisse du prix des carburants en passant par les Roms, le gouvernement n'a que le choix des écueils. Comment ? Il ne suffirait pas de dire une chose pour qu'elle soit effective ? Cruelle désillusion ! Pour le gouvernement d'abord qui est arrivé aux manettes avec une étonnante impréparation.

    Pour ses électeurs surtout. Dernier exemple en date, la baisse du prix de l'essence est très parlant. Même s'ils n'y avaient pas vraiment cru, ce résultat ridicule de 6 centimes du litre les laisse bien déçus.

    Il est déjà clair pour tous que le gouvernement français n'a pas de baguette magique. Ce qui était annoncé avec tambour et trompettes comme une solution miracle à la baisse du pouvoir d'achat est finalement un tragique aveu d'impuissance, voire d'incompétence.

    Le nouveau chantier mis en route, les emplois d'avenir, révèlera fatalement, lui aussi, toutes les limites du gouvernement. Cette mesure ouvrira, je l'espère sincèrement, des portes à quelques jeunes mais elle ne règle en rien les causes du chômage des jeunes diplômés ou non. Le Yaka aura alors montré toute absurdité.

Du rab sur le Lab

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