Le Pen et Gollnisch vous montrent pourquoi il est inutile d'interdire à des députés d'embaucher un membre de leur famille

Publié à 13h09, le 08 février 2017 , Modifié à 13h09, le 08 février 2017

Le Pen et Gollnisch vous montrent pourquoi il est inutile d'interdire à des députés d'embaucher un membre de leur famille
Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen © BERTRAND GUAY / AFP

Il existe une grande différence entre l'Assemblée nationale et le Parlement européen : depuis 2009, les députés européens ont interdiction d'embaucher comme assistant un membre de leur famille. Une mesure qui ne s'applique donc pas aux élus français du Palais Bourbon, comme l'actualité tend à le démontrer chaque jour .

Mais que les fils et filles de se rassurent. Il existe des petits stratagèmes permettant à un enfant de députés de travailler comme assistant au Parlement européen. Il suffit en effet qu'un parlementaire demande à l'un de ses collègues d'embaucher un membre de sa famille et le tour est joué.

C'est exactement ce qu'a fait Jean-Marie Le Pen avec l'aide de son ami Bruno Gollnisch, comme le raconte Le Canard Enchaîné ce mercredi 8 février. En 2009 – date à laquelle il a été interdit aux députés européens d'embaucher un membre de leur famille comme assistant, donc – Jean-Marie Le Pen a demandé à Bruno Gollnisch de recruter sa fille Yann Le Pen, la mère de Marion  Maréchal-Le Pen, comme assistante parlementaire. Ce que Bruno Gollnisch a fait, comme le confirme au Lab un proche de Yann Le Pen.

Yann Le Pen a travaillé six mois fin 2009 puis durant la mandature suivante, de 2009 à 2014, "à l'exception de quelques mois", indique Le Canard. La fille de Jean-Marie Le Pen a été payée pour cet emploi : 7.000 euros brut par mois.

Il n'y a rien d'illégal dans cette activité occupée par Yann Le Pen. Elle illustre simplement par l'exemple comment les députés européens contournent le règlement pour permettre à des membres de leur famille d'être embauché comme assistant, et sans que l'activité desdits assistants ne soit contestable ou contestée.

C'est d'ailleurs l'argument qu'avancent les élus opposés à l'interdiction, à l'Assemblée nationale, de recruter un proche comme collaborateur. "Pourquoi empêcher un député d'embaucher quelqu'un de sa famille ? Il peut le faire embaucher par un autre député", avait par exemple estimé Bernard Debré sur BFMTV, fin janvier. 

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