"Le pouvoir" : l'autre visage de Hollande

Publié à 05h41, le 14 mai 2013 , Modifié à 06h53, le 14 mai 2013

"Le pouvoir" : l'autre visage de Hollande
François Hollande à l'Elysée - décembre 2012 (Reuters)

Il n'aime pas toujours les discours, les notes et l'agenda qu'on lui prépare. Alors il le dit. Devant la caméra. Et les spectateurs qui iront voir "Le Pouvoir", au cinéma ce mercredi 15 mai, vont découvrir un François Hollande bien moins rond qu'on ne le décrit souvent.  

Plus que les coulisses de la photo officielle prise par Raymond Depardon ou qu'une courte scène dans laquelle il demande qu'on lui raconte l'intervention de Jérôme Cahuzac devant l'Assemblée nationale, ce documentaire de Patrick Rotman et Pierre Favier qu'a pu visionner Le Lab en avant-première met en scène un président toujours dans le contrôle de lui-même mais pas toujours sympathique.

Très loin de son image de "président des bisous", François Hollande remonte à de multiples reprises les bretelles de ses collaborateurs. Jamais un haussement de voix - contrairement à son prédécesseur - mais un ton ferme et une salve de critiques précises.

Ainsi lors d'une réunion de calage de son agenda, le chef de l'Etat reproche à ses services et ceux de Jean-Marc Ayrault de recevoir à quelques minutes d'intervalles le président du directoire d'Areva, le 17 septembre 2012 : 

C’était quand même beaucoup pour Luc Oursel d’être reçu par le premier ministre puis par le président de la République.

Ça fait beaucoup pour Areva.

On aurait du mieux s’organiser.

Je ne vais pas passer beaucoup de temps avec lui. 

Il n’est pas content non plus du brouillon de son discours de Dakar : "Ce n'est pas que ça ! On fait un discours à l'Afrique."

On voit aussi le président de la République qui aime bien peaufiner à la main ses discours jusqu'à la dernière minute demander : "J’aimeraisqu’on m’écrive le nom des auteurs de mes discours". Et se plaindre : "Mon discours est trop long !".

Et, petite scène qui en dit long, à la fin d'une réunion, après que François Hollande a quitté la pièce, un collaborateur s'exclame :

Ça va, ça a été moins pire que d’habitude !

A un autre moment face à Pierre-René Lemas, le secrétaire général de l'Elysée, qui lui remet une note, François Hollande commente "Cela ne va pas du tout ! C’est une information qu’on a dans le journal ça."

Des tensions qui transparaissent dès la bande annonce du film : 

[Bonus track] Pas de voix off. François Hollande est le seul à commenter les images du documentaire. Et il observe notamment, concernant l'accélération du temps médiatique :

Les chaînes d’informations et L’INTERNET [oui, le président de la République dit "l’internet", ndlr] exigent une réponse politique immédiate aux évènements.

Du rab sur le Lab

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