Le président de l'UMP Jean-François Copé veut supprimer l'ISF, "impôt stupide"

Publié à 12h25, le 02 septembre 2013 , Modifié à 12h27, le 02 septembre 2013

Le président de l'UMP Jean-François Copé veut supprimer l'ISF, "impôt stupide"
Jean-François Copé dans les locaux de l'UMP, le 26 février 2013. (Philippe de Poulpiquet/MaxPPP)

Il n'y a pas que Pierre Moscovici qui donne des gages au Medef. Dans une interview au Monde, le président de l'UMP Jean-François Copé a fait sienne la demande du nouveau président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, de supprimer l'impôt sur la fortune (ISF).

Lors de l'université d'été du Medef, Pierre Gattaz, qui a pris au début de l'été la succession de Laurence Parisot, a réclamé la suppression d'impôts "symboliques" :

Supprimons les impôts symboles qui ne servent à rien d'autre qu'à décourager les investisseurs et les actionnaires. (...)

L'ISF, la taxe à 75% sur les hauts revenus, qui font tant de dégâts en France, en Europe et à l'international, pour notre image et l'attractivité du pays.

Mais le président du principal parti d'opposition va encore plus loin que Pierre Gattaz, jugeant l'ISF, mis en place en 1989 en remplacement de l'Impôt sur les grandes fortunes créé en 1982 par le gouvernement Mauroy, "stupide".

A la question de savoir s'il faut supprimer l'impôt, comme le demande Pierre Gattaz, Jean-François Copé répond :

Oui, car c'est un impôt stupide. Il est là pour faire croire que l'impôt contribue à la justice sociale, alors qu'il a pour effet de délocaliser les fortunes françaises, qui pourraient investir et créer de l'emploi ici.

L'ISF, sur lequel Jean-François Copé avait "lancé une réflexion" lorsqu'il était ministre délégué au budget en 2005, n'a jamais été supprimé par la droite, qui en a pourtant souvent fait la critique. En 2011, Jean-François Copé avait déjà fait part de sa volonté de supprime l'ISF, en termes plus policés :

Un jour ou l'autre, on devra réduire ou supprimer l'ISF.

Faute de suppression, l'impôt avait été allégé en 2011, avec un seuil d'entrée réhaussé de 800 000 euros à 1,3 millions d'euros et un allègement des taux d'impôsition.

Le gouvernement Hollande est depuis revenu sur cette réforme. Il a rendu l'impôt plus progressif, avec 5 tranches d'imposition contre 2 après la réforme du gouvernement de Nicolas Sarkozy, et 

L'antienne de la suppression de l'ISF n'a cependant pas fait l'unanimité à l'université d'été du Medef, provoquant d'ailleurs le seul heurt entre patrons, en l'occurrence entre Pierre Gattaz et le puissant patron de Total, Christophe de Margerie.

Ce dernier a en effet rétorqué :

Ne demandons pas des choses que l'on ne peut pas obtenir. Ne faisons pas non plus de surenchère.

Allez Pierre, je vais te critiquer un peu en public. Non l'ISF ne peut pas être supprimé, tu le sais bien.

Et d'ajouter, en guise de conclusion :

L'ISF, ce n'est pas un problème Medef, c'est un problème personnel. (...) On va croire que la priorité des priorités des patrons, c'est de supprimer l'ISF.

Non, la priorité, c'est de contribuer à la richesse de l'économie française.

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