Tout politique qui se respecte doit faire son petit passage au salon de l’Agriculture. Après les visites chahutées de François Hollande et Manuel Valls, c’était au tour de Marine Le Pen d’arpenter les allées de la porte de Versailles ce mardi 1er mars. Et la présidente du FN en a profité pour demander au gouvernement d’engager "un violent bras de fer avec Bruxelles". Surtout, l’eurodéputée frontiste a déclaré vouloir obtenir "la peau" de Phil Hogan, le commissaire européen à l’Agriculture. Un "dérapage" que dénonce ce mardi le Parti socialiste dans un communiqué.
Ainsi, via Elsa Di Meo, secrétaire nationale à la promotion et à l’action républicaine, et Sarah Proust, secrétaire nationale à la formation, la rue de Solférino écrit :
"Pour séduire le monde agricole, Marine Le Pen n'avait aucune proposition crédible à présenter, elle a donc enchaîné les dérapages.
"
Au premier rang de ces dérapages donc, les propos de Marine Le Pen contre le commissaire européen. "La cheffe du Front national n'a ainsi pas hésité à renouer avec la vulgate d'extrême droite en déclarant vouloir 'faire la peau' au commissaire européen en charge de l'agriculture", écrivent les deux SN du PS. Et d’ajouter que "le Parti socialiste condamne ces propos inacceptables, à fortiori venant d'une responsable politique qui aspire aux plus hautes fonctions". "Pour sauver la peau des agriculteurs et des éleveurs français, il faut avoir la peau de Phil Hogan", avait déclaré Marine Le Pen au salon de l'agriculture.
Autre "dérapage" ciblé par les socialistes, la sortie de Marine Le Pen qui, interrogée sur la visite houleuse samedi de François Hollande pour l'ouverture et tendue lundi de Manuel Valls et sur le démontage du stand du ministère de l'Agriculture, a répondu qu’elle "comprenait la grogne des agriculteurs". Avant de répéter à deux reprises :
"Je les soutiens de manière inconditionnelle.
"
Un soutien "indéfectible", écrit le PS, qui ne passe pas. "Alors que Marine Le Pen n'a jamais de mots assez durs pour exiger des sanctions exemplaires contre les auteurs de violences, elle a assuré les agriculteurs de son 'soutien indéfectible' sans jamais condamner une seule fois les exactions commises par certains d'entre eux ces derniers jours", ajoute encore le communiqué socialiste qui dénonce de la part de la patronne du FN un "deux poids deux mesures" qui "est la devise du parti du désordre national".