Le PS organisera une conférence sur "les années 30" juste avant les Estivales de Marine Le Pen à Fréjus

Publié à 16h00, le 13 septembre 2016 , Modifié à 16h16, le 13 septembre 2016

Le PS organisera une conférence sur "les années 30" juste avant les Estivales de Marine Le Pen à Fréjus
Elsa di Méo © Montage via DR et AFP

Les Estivales de Marine Le Pen – anciennement connues sous le nom d'université d'été du Front national – se tiendront les 17 et 18 septembre à Fréjus, ville dirigée depuis 2014 par le maire FN David Rachline. Mais les festivités politiques commenceront dès la veille. Le Parti socialiste annonce en effet ce mardi 13 septembre la tenue, vendredi, d'une conférence. Rien d'anormal, le PS local, emmené par la secrétaire nationale PS Elsa di Méo, étant largement engagé dans la lutte contre le FN.

L'intitulé de la conférence, cependant, laisse songeur : "Sommes-nous dans les années 30 ? Similitudes et différences".

La conférence se fera en présence d'Henri Weber, ancien sénateur et ex-député européen.

Évoquer "les années 30" en marge d'un rassemblement du Front national n'est évidemment pas innocent. Contactée par le Lab, Elsa di Méo reconnaît sans complexe le but de sa démarche. "Oui, c'est fait exprès", admet-elle, précisant qu'il s'agit là d'"une pierre dans la stratégie du PS pour les mois qui viennent". Comprendre : lutter contre le FN. Elle ajoute :

 

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On veut mettre en perspective les similitudes sur ce qu'a fait l'extrême droite pour arriver au pouvoir en Allemagne dans les années 30 avec ce qui est fait aujourd'hui. Le climat dans lequel nous sommes est également le même : une crise économique, une irresponsabilité de la gauche, etc. Le risque de voir des populistes xénophobes au pouvoir est réel. On le voit avec l'AfD en Allemagne, avec Trump aux États-Unis. Je ne dis pas que les frontistes sont des hitlériens mais ça nous interpelle et on veut réfléchir là-dessus.

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Elsa di Méo est connue pour son engagement anti-Front national. Ancienne conseillère municipale de Fréjus, la socialiste a publié en 2015 Journal de bord d'une élue en pays FN (éd. Stock), coécrit avec le journaliste de Libération Lilian Alemagna. Les relations avec le maire de Fréjus David Rachline, probable directeur de campagne de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle, sont évidemment tendues. Elsa di Méo dénonce régulièrement certaines dérives et vilipende la libération, selon elle, de "la parole raciste" à Fréjus depuis l'élection du maire frontiste. Elle est par ailleurs sous le coup d'une procédure judiciaire intentée par la ville frontiste pour diffamation.

La conférence organisée vendredi ne devrait pas réchauffer les relations entre les deux parties même si, de son côté, le FN fait comme si ce genre d'initiative ne l'atteignait pas. Interrogée sur le sujet, Marine Le Pen répond simplement au Lab :

 

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Ça fait presque de la peine pour eux… 

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