Ce signal des primaires que la droite n'a pas entendu

Publié à 16h15, le 15 mai 2012 , Modifié à 16h39, le 15 mai 2012

Ce signal des primaires que la droite n'a pas entendu
Des militants le soir de la défaite de Nicolas Sarkozy (Reuters)

Pour notre blogueuse, Delphine Dumont, l’UMP a fait une erreur majeure: entrer en campagne bien trop tardivement.

Selon elle, le parti aurait dû retenir la leçon de la primaire socialiste, entendre l’intérêt des Français pour les débats et leur envie de savoir si d’autres solutions existent.

  1. L'impression d'une UMP à bout de souffle

    À l'automne dernier, un événement majeur dans la politique française a eu lieu: la Primaire citoyenne. Pas si citoyenne que ça puisqu'elle ne confrontait que des candidats de gauche mais il fallait bien lui trouver un nom qui claque.

    Les trois débats qui ont eu lieu entre le 15 septembre et le 5 octobre ont tous connu une audience plus qu'honorable. Visiblement, les Français se sont passionnés pour ces échanges. Dans un pays où l'on relègue les émissions politiques en deuxième partie de soirée ou sur une chaîne dédiée, ces scores étaient même très inattendus.

    Par la suite, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, le nombre de personnes qui ont voté à cette primaire est relativement bas. On a analysé cet écart comme étant dû au fait qu'aucun candidat n'avait soulevé d'enthousiasme, c'est en partie vrai mais en partie seulement.

    Ce que disait cet intérêt pour les débats, c'est que les Français étaient avides de savoir si d'autres solutions existaient, s'il était raisonnablement possible d'espérer échapper à l'austérité et sans doute bien d'autres choses encore. Cela, l'UMP ne l'a pas entendu et ça l'a conduite dans le mur.

    La droite a eu beau pleurer que les médias avaient fait la part belle à la gauche à l'occasion de cette primaire, elle n'a rien fait pour occuper l'espace public par la suite. Elle a, au contraire, prouvé qu'elle n'avait pas compris l'attente des Français, n'a pas fait de pédagogie sur ses ambitions, ni sur son bilan.

    Cette surdité a entraîné l'entrée tardive en campagne de Nicolas Sarkozy. Attendre la dernière minute pour s'exposer peut être une bonne stratégie pour un président sortant, mais il faut alors laisser ses lieutenants préparer le terrain. Comme on a pu le constater, il n'en a rien été. Il y a bien eu quelques débats à l'UMP, visibles en streaming sur leur site et souvent retransmis sur LCP, mais ils ont eu une audience confidentielle.

    À l'arrivée, les Français ont pu avoir l'impression d'un PS peu dynamique mais soudé et d'une UMP à bout de souffle, en quête d'inspiration. Cela ne suffit pas à expliquer la victoire de François Hollande mais c'est, pour moi, une faute majeure de la droite.

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