A l'UMP, le bras de fer continue. François Fillon a annoncé dimanche soir qu'il saisissait la justice sur les résultats de l'élection du président de l'UMP et a accusé son adversaire Jean-François Copé d'être seul responsable de l'échec de la médiation Juppé.
Notre éditorialiste Olivier Duhamel estime que la continuation de la crise de l'UMP ne peut que nuire à Jean-François Copé.
Jean-François Copé se met presque tout le monde à dos
Jean-François Copé parviendra à se faire proclamer à nouveau président de l'UMP. Mais en se mettant presque tout le monde à dos.
- Les partisans de Fillon: ils estiment que Copé fausse l'élection de A à Z, de l'organisation du scrutin à son contrôle par des commissions qu'il contrôle, en passant par son auto-proclamation comme vainqueur, et le refus de réintégrer les résultats oubliés d'un département et deux collectivités d'Outre-mer. Il s'obstine à nier que l'élection soit contestable. Et passe, à leurs yeux, pour un putschiste.
- Les adeptes de Juppé: le fondateur de l'UMP s'est dévoué pour tenter une médiation. Elle était massivement approuvée, par les Français comme par les UMP. Copé l'a enterrée. Il lui en sera tenu rigueur.
- Les adhérents de l'UMP : ils voulaient revoter, ou, à tout le moins sortir de la crise. Copé la perpétue. Pari d'une autre époque, bonapartiste, stalinienne, mitterrandiste, chacun choisira; pari selon lequel l'essentiel est de prendre le pouvoir et le garder, quels que soient les moyens utilisés.
- Les Français dans leur ensemble. Avant même que Copé refuse la médiation Juppé, ils en voulaient plus à Copé qu'à Fillon. Le désaveu ne peut que s'aggraver.
Au XXième siècle, il aurait peut-être eu raison. Au XXIème, il risque de perdre.