Publié à 17h21, le 08 avril 2013 , Modifié à 17h23, le 08 avril 2013

Le suppléant de Jérôme Cahuzac attend une explication "entre quatre yeux"

A l'heure où l'on se demande encore si Jérôme Cahuzac voudra reprendre son siège de député, dans une dizaine de jours, comme la loi le lui permet, son suppléant, lui, doit faire ses valises. Jean-Claude Gouget, qui a toujours été "fasciné par le côté brillant" de l'ancien ministre, raconte à La Dépêche du Midi ce 8 avril toute sa déception. Et son envie de s'expliquer "entre quatre yeux".

Lorsque Jean-Claude Gouget apprend la nouvelle des aveux de Jérôme Cahuzac, "le 2 avril, vers 16 heures", il raconte n'avoir même pas compris de quoi il s'agissait. Ensuite, "le coup de barre".

Il faut dire que deux mois plus tôt, comme le racontait Le Lab, l'ancien député-maire de Villeneuve-sur-Lot était venu assister aux voeux de son suppléant. "Des trémolos dans la voix", il avait confié vivre une "épreuve"à cause des accusations de Mediapart et avait, là-aussi, assuré de son innocence :

L'homme que vous avez connu en 1996 et que vous connaissez depuis, cet homme là, je vous l'assure, est irréprochable.

Depuis les aveux le 2 avril , Jean-Claude Gouget dit ne pas avoir de nouvelle de celui qui lui a laissé sa place de député une fois devenu ministre :

Je ne l'ai même pas appelé. Lui non plus d'ailleurs. Pas même un SMS. Je n'ai eu aucun contact avec lui depuis 15 jours.

Quand il a démissionné [le 19 mars, ndlr], il m'a envoyé un SMS pour me dire "désolé de ce qui s'est passé, courage à vous deux", en parlant de mon épouse et de moi-même.

Retranché quelque part en France depuis ses aveux, Jérôme Cahuzac a envoyé des salves de SMS pour demander "pardon"à ses proches.

Jean-Claude Gouget explique à La Dépêche du Midi attendre toujours une franche explication avec Jérôme Cahuzac. "Aimeriez-vous lui parler ?", lui demande le journaliste. Réponse du futur ex-député :

Oui, mais j'espère que ce jour-là il n'y aura personne d'autre dans les parages car il pourrait y avoir des éclats.

J'aimerais lui parler, oui.Entre quatre yeux. Entre hommes.

Jean-Claude Gouget raconte également avec regret l'admiration que suscitait le ministre du Budget lorsqu'il défendait ses textes à l'Assemblée. Voire la carrure de premier ministrable qu'on lui prêtait :

A l'Assemblée, mes collègues députés m'ont souvent poussé du coude en écoutant Jérôme Cahuzac parler, pour me dire : "Ton mec là, c'est du costaud !"

Il était respecté, on le voyait Premier ministre.

Si Jérôme Cahuzac décide de renoncer à son mandat de député, une élection législative partielle sera organisée dans sa circonscription du Lot-et-Garonne. Jean-Claude Gouget assure au quotidien qu'il ne se représentera pas.