Publié à 13h19, le 18 mars 2013 , Modifié à 13h19, le 18 mars 2013

Législative partielle dans l’Oise : comment le PS justifie son élimination dès le premier tour

Dimanche 17 mars, premier tour d’une législative partielle dans l’Oise. Le Parti socialiste est en net recul. A tel point que Sylvie Houssin, la candidate de la majorité, est éliminée dès le premier tour, laissant la place à un second tour entre l’UMP et le FN.

En juin 2012, Jean-François Mancel, le candidat UMP avait été élu avec 63 voix d’avance sur la socialiste mais son élection a été invalidée par le Conseil constitutionnel à la suite d'un recours de la candidate socialiste consécutif à la distribution d'un tract survenue le 15 juin, juste avant le second tour du scrutin.

Si, dès l’annonce des résultats, Harlem Désir, le premier secrétaire du parti, et Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections, ont avant tout appelé à faire barrage au Front national, ce lundi 18 mars, la rue de Solférino justifie cette déroute électorale.

>> "Une désaffection" des électeurs

Premier élément mis en avant : un important taux d’abstention.

Ainsi, Frédérique Espagnac, sénatrice et porte-parole du PS, a mis en avant "la désaffection" des électeurs pour expliquer un tel résultat, qui n’est "pas un désaveu" de la majorité socialiste :

Le PS prend acte des résultats. Il s’agit d’une désaffection, mais pas d’un désaveu.

Lors du 1er tour, la participation a été extrêmement faible.

>> Une situation locale particulière

Deuxième élément de justification : la situation locale. 

Certes, une élimination dès le premier tour de leur candidate fait tâche pour la majorité et sonne pour le PS comme "une douleur". Mais ce n’est "pas un coup de tonnerre", assure la sénatrice de l’Oise Laurence Rossignol qui explique la défaite par l’ancrage historiquement à droite de cette circonscription :

C’est une circonscription dans laquelle le total droite plus FN est toujours très élevé, souvent le double du total gauche. Il y a eu une seule fois une députée de gauche lors d’une triangulaire.

On n’a jamais vu une partielle remplacer un député sortant de l’opposition par un député de la majorité.

 >> Une campagne "ordurière"

Dernier élément de langage socialiste pour expliquer la défaite : la porosité entre l’UMP et le FN et la campagne ordurière qu’a subit la candidate socialiste.

Dans le viseur : le candidat UMP, Jean-François Mancel.

Le député sortant aurait ainsi mené face à la socialiste une campagne de caniveau :

Localement, la candidate a subi une campagne ordurière.

Et même si, dans une logique de front républicain contre le FN, le PS appelle à soutenir Jean-François Mancel, Laurence Rossignol n’est pas tendre avec l’élu.

Selon la sénatrice, le positionnement idéologique de l’élu aurait permis au FN de progresser, laissant ainsi sur le côté du premier tour la candidate socialiste.

Mancel va faire barrage au FN à l’insu de son plein gré.

C’est un département dans lequel la porosité entre le FN et la droite est grande. Bien souvent, c’est la porosité de l’UMP qui amène un FN fort. Si on se met à trier, on ne va pas s’en sortir et dissoudre l’idée même de barrage.