CARAMBA - Les Républicains sont en pleine période d'investitures pour les législatives de 2017. Ce qui leur permet par exemple d'accorder à nouveau et sans sourciller à Patrick Balkany l'indispensable sésame pour se représenter, malgré un passif judiciaire un poil encombrant. Et en ces temps de campagne pour la primaire, chaque cas individuel peut potentiellement devenir un terrain d'affrontement entre les différentes écuries des candidats. C'est ce qui est arrivé à Maël De Calan : mercredi 22 juin, la commission nationale d'investiture de LR ne lui a pas accordé l'investiture dans la 4e circonscription du Finistère qu'il convoitait, comme le rapporte L'Opinion.
Maël De Calan est l'un des conseillers d'Alain Juppé : il a travaillé sur le projet du maire de Bordeaux et vient de signer un livre de combat contre le parti de Marine Le Pen, La vérité sur le programme du Front national. À ce titre, il a été vu dans un grand nombre de médias ces dernières semaines, au grand dam du parti d'extrême droite. Mais il est aussi élu local, conseiller départemental du Finistère et surtout président de la fédération LR du 29. Le maire de Bordeaux avait fait savoir qu'il tenait particulièrement à voir son conseiller investi par le parti. Il était opposé à l'eurodéputée, maire de Morlaix et proche de Nicolas Sarkozy, Agnès Le Brun.
Selon L'Opinion, la discussion de la CNI "a été très tendue" entre les camps sarkozystes et juppéistes sur cette circo, chacun restant sur ses positions. La candidature d'Agnès Le Brun avait d'autant plus de poids pour les sarkozystes qu'elle permettait de faire un pas supplémentaire vers une plus grande parité sur les listes, le parti cherchant à éviter de payer une amende plutôt salée. À l'initiative du président de la commission Christian Estrosi, un vote a finalement été organisé pour décider du report à plus tard de la décision. Résultat : 19 pour le report et 18 contre. La CNI n'a donc pas statué et les cas de Maël De Calan et Agnès Le Brun restent en suspens.
Ce qui constitue un revers cinglant pour Alain Juppé. Déjà au moment des régionales, il avait eu du mal à imposer sa dauphine à la mairie de Bordeaux, Virginie Calmels. Après de vives oppositions internes à la CNI, la décision avait été reportée avant que l'ancienne patronne d'Endemol soit finalement désignée tête de liste en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
Tout cela a donc un petit air de déjà-vu... Avec la même conclusion heureuse pour Alain Juppé ?
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