MENTAL - "Je serai au second tour", cette phrase que tous les candidats à une élection sont bien obligés de marteler en réponse à la moindre question sur leurs doutes éventuels ou leurs dynamiques de campagne pas forcément évidentes. Si on devait les croire sur parole, on devrait donc imaginer un second tour qui ressemblerait fort au premier... François Fillon ne déroge évidemment pas à la règle, malgré une campagne qui l'a vu passer de favori à troisième voire quatrième homme au gré des révélations sur ses pratiques et son rapport à l'argent. Et il faut bien admettre qu'il a l'air encore plus convaincu que les autres candidats que tout ira bien. À J-7, l'ancien Premier ministre fait en tout cas étalage d'une immense confiance en lui.
"Je sais que je serai au second tour", répète-t-il ainsi plusieurs fois dans une interview au JDD, dimanche 16 avril, ajoutant qu'il s'agit-là d'une "conviction profonde" et qu'il "n'arrive pas à imaginer un autre scénario". Il dit même :
"J'ai une forme de sérénité qui m'étonne moi-même.
"
Bigre, même Nicolas Sarkozy n'a peut-être jamais été aussi confiant, et pourtant il s'y connaît. Ça ne lui a cependant pas tellement réussi, dans ses dernières entreprises politiques...
Mais revenons-en à François Fillon. Début avril déjà, François Fillon évoquait son "instinct qui se trompe rarement" et qui "commence à se dire que ça va bien se terminer". Il a survécu à tout au cours d'une campagne folle, qui ressemble plus à série télé à grand spectacle qu'à autre chose. Il s'est maintenu malgré les affaires, les mises en examen et les défections de son camp. Et si les sondages ne le donnent pas au second tour, son électorat lui est tout de même resté assez fidèle. Quant à ceux de ses électeurs qui se seraient détournés de lui depuis le début du "Penelope gate", il est convaincu qu'ils sont en train de revenir vers lui, comme il l'explique au JDD :
"Une part importante de cet électorat a pu être déstabilisée par la campagne, mais le fleuve est en train de rentrer dans son lit.
"
Il lui reste désormais une semaine pour finir de colmater les fuites.
[BONUS TRACK]
Dans cette interview au JDD, on trouve aussi cet échange :
"- Le JDD : Avez-vous des regrets ?
- François Fillon : [Il esquisse un faux rire.] À quoi ça sert ?
"
Voilà, on n'a pas grand-chose d'autre à en dire alors on pose ça là.
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