MA DIFFÉRENCE - La séquence, parmi d'autres, avait choqué de nombreux téléspectateurs et internautes : en visite auprès d'aides-soignantes de l'Ehpad de Bry-sur-Marne pour L'Émission politique, jeudi 23 mars, François Fillon avait opposé ses arguments sur l'augmentation du temps de travail et la dette à des personnels lui faisant part de leurs conditions d'exercice très difficiles. Quelques jours plus tard, Benoît Hamon a improvisé un déplacement dans ce même établissement. Et le candidat socialiste et ses lieutenants ont pris grand soin de bien souligner leur différence d'approche de ces enjeux, lundi 27 mars.
Cette visite ne figurait en effet pas à l'agenda de Benoît Hamon envoyé aux rédactions vendredi dernier, le lendemain de l'émission de France 2. La chose a été organisée "ce week-end", "après l'émission" de France 2 avec François Fillon, confirme au Lab l'équipe de l'ancien ministre de l'Éducation nationale, qui y a vu une belle opportunité. Cité par une journaliste de franceinfo:, Benoît Hamon l'a carrément dit sans faux semblants :
"[Durant cette visite], j'ai pensé que j'étais l'anti-Fillon absolu.
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"J'ai pensé que j'étais l'anti Fillon absolu"@benoithamon ,a l'#EHPAD de Bry-sur-marne ,visité par @FrancoisFillon dans #LEmissionPolitiquepic.twitter.com/6ctlqrKLWu
— Elodieforet (@Elodieforet) 27 mars 2017
Un propos rapporté plus en longueur par Libération : "[François Fillon] a montré sa sécheresse personnelle. Lorsque j’ai vu son échange, je me suis dit que j’étais l’anti-Fillon absolu et pas seulement sur le plan éthique. À travers le reportage, on perçoit sa distance, sa déconnexion totale."
Le vainqueur de la primaire a donc pu rencontrer les mêmes personnes que François Fillon, en provoquant évidemment un effet strictement inverse. Le porte-parole de Benoît Hamon Jérôme Guedj s'est bien sûr félicité de cette démonstration d’empathie et de compréhension là où le candidat de droite avait fait état d'une certaine froideur :
"S'assoir [sic], écouter, respecter, proposer . 'Ça change', nous disent nos interlocuteurs qui avaient rencontré Fillon.
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S'assoir, écouter, respecter, proposer . "Ca change", nous disent nos interlocuteurs qui avaient rencontré Fillon https://t.co/z6KRB8Uvqe
— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) 27 mars 2017
Et le candidat de live-tweeter la visite en livrant des commentaires destinés à montrer combien LUI est à l'écoute des personnels soignants, de leur quotidien et de leurs conditions de travail : "Avec parfois 10 résidents par aide-soignante, les repas, toilettes et activités s’enchaînent, créant une charge de travail considérable", a-t-il ainsi écrit. Ou encore : "On ne peut pas imposer une pure logique comptable à des personnels en souffrance qui souhaitent avant tout prendre soin de nos aînés."
Avec parfois 10 résidents par aide-soignante, les repas, toilettes et activités s’enchaînent, créant une charge de travail considérable. pic.twitter.com/YWErj3lZhV
— Benoît Hamon (@benoithamon) 27 mars 2017
On ne peut pas imposer une pure logique comptable à des personnels en souffrance qui souhaitent avant tout prendre soin de nos aînés #EHPADpic.twitter.com/lKssItg3AD
— Benoît Hamon (@benoithamon) 27 mars 2017
Benoît Hamon en a aussi profité pour formuler des propositions :
J'augmenterai le nombre d’aide-soignants par établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes à hauteur de 3 à 5 personnes. pic.twitter.com/VzdsbMDPNB
— Benoît Hamon (@benoithamon) 27 mars 2017
Pour diminuer les factures des familles je créerai une allocation unique « Bien vivre en #EHPAD » proportionnée aux moyens de chacun. pic.twitter.com/oFQJWT1MPb
— Benoît Hamon (@benoithamon) 27 mars 2017
Une manière très claire de dire : choisis ton camp, électeur.
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