Les députés Coronado, Noguès, Attard et Fraysse veulent créer un groupe parlementaire "rouge-rose-vert" anti-austérité à l’Assemblée nationale

Publié à 06h52, le 11 septembre 2015 , Modifié à 20h07, le 11 septembre 2015

Les députés Coronado, Noguès, Attard et Fraysse veulent créer un groupe parlementaire "rouge-rose-vert" anti-austérité à l’Assemblée nationale

Chamboulement en vue l’Assemblée nationale ? On n’en est pas encore à un nouvel épisode type R-UMP (rappelez-vous quand François Fillon et ses partisans avaient créé un groupe dissident de celui de l’UMP après la fratricide guerre avec Jean-François Copé), mais quatre députés de gauche plaident ce vendredi 11 septembre dans Libération  pour la création d’un nouveau groupe parlementaire "composé de tous ceux qui n’acceptent pas la dérive libérale du gouvernement et qui refusent la résignation, le renoncement à leurs valeurs et à leurs convictions".

Ces quatre députés, ce sont l’écolo Sergio Coronado, l’ancien socialiste-frondeur Philippe Noguès, l’ancienne EELV Isabelle Attard et enfin, la députée du Front de gauche Jacqueline Fraysse. Tous se sont mis en marge de leur parti d’origine et espèrent voir les frondeurs du PS les rejoindre.

Leur démarche, ils la font car ils estiment que "les frontières des groupes constitués ne permettent pas qu’une offre politique alternative à la politique du gouvernement se fasse entendre". Parallèlement, ces quatre parlementaires dénoncent "la caporalisation" du groupe "socialiste majoritaire" présidé par Bruno Le Roux, "l’implosion du groupe écologiste" après les départs fracassants de François de Rugy et Jean-Vincent Placé d’EELV, ainsi que "l’absence de taille critique des autres groupes de gauche". Et d’ajouter dans leur tribune, dramatisant la situation :

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Il est urgent de faire bouger les lignes. Nous refusons de rester impuissants jusqu’à la fin du quinquennat, chacun dans son groupe parlementaire, satisfait de l’atomisation des initiatives critiques à gauche.

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Ils rêvent d’une nouvelle gauche plurielle parlementaire aglomérée autour de la lutte contre l’austérité. Aussi proposent-ils de créer "un groupe rouge-rose-vert" afin, écrivent-ils, "d’exprimer, avec efficacité, les aspirations de la société". Ils poursuivent :

 

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Il ne s’agit pas, ici, de ralliement à un quelconque groupe existant mais d’une démarche unitaire concrète permettant la naissance d’un nouveau groupe ouvert aux élus choisissant de s’engager dans la voie d’une politique anti-austéritaire, écologiste et sociale.

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[Edit 20h]

Dans une interview au Parisien, le leader des frondeurs, Christian Paul, décline l'invitation à rejoindre ce groupe :

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Nous n'avons pas fait ce choix-là, pour ne pas concourir à l'émiettement de la gauche. Nous cherchons à agir là où nous pouvons être efficaces. Notre rôle et notre stratégie, c'est de faire contrepoids à la dérive libérale qu'incarnent Manuel Valls et Emmanuel Macron. Pas de leur laisser le champ libre. Leurs idées ne sont pas majoritaires dans nos rangs. C'est pour cela que nous ne quittons ni le PS, ni le groupe socialiste. Mais en 2017 au plus tard, il y aura une profonde recomposition du paysage politique à gauche.

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Le député de la Nièvre n'exclut cependant pas que certains élus, "chez les Radicaux de gauche, les écologistes ou les non-inscrits", soient tentés. Selon lui, "le groupe socialiste tient par miracle", du fait des tensions avec le gouvernement et le parti. "Il existe une liberté de conscience et des choix d'efficacité à faire. L'humiliation du Parlement peut conduire d'autres députés à ne plus supporter cette situation", dit-il encore.

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