OREILLES QUI SIFFLENT - Ils ont plutôt l'habitude de critiquer ses prises de position, de la moquer, ou de la combattre. Mais en ce 11 septembre 2013, les députés UMP boivent les paroles de Ségolène Royal. Car ce mercredi matin sur BFM TV, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a demandé au gouvernement de ne plus augmenter les impôts, comme elle le répète depuis plusieurs semaines.
Ségolène Royal a pour l'occasion utilisé une formule remarquée , comme un avertissement au gouvernement :
"Je connais les tentations de toujours résoudre les problèmes par des impôts nouveaux et c'est le degré zéro de la pensée politique.
"
Message reçu. Par l'opposition en tout cas. Les députés du centre et de la droite s'en saisissent dans l'après-midi, et font à trois reprises référence à la phrase de Ségolène Royal.
Premier à rendre hommage à la présidente de la région Poitou-Charentes: Philippe Vigier, député UDI d'Eure-et-Loir. Dans une question au Premier ministre :
"Ce matin même, Ségolène Royal vous exhortait à appliquer cette pause fiscale !
"
Autre sujet qui fâche l'opposition en ce 11 septembre: la réforme des retraites. Et c'est Eric Woerth qui s'y colle pour l'UMP. Alors qu'il s'adresse à Jean-Marc Ayrault, le député de l'Oise détourne légèrement les propos de Royal :
"Votre réforme, elle se résume à une augmentation pure et simple d'impôts. 10 milliards d'impôts pour les retraites: 7 milliards dans la réforme de 2013, 3 milliards dans la réforme de 2012 que vous aviez mené. C'est le degré zéro de la pensée politique, c'est madame Royal qui le dit, ce n'est pas nous !
"
De fait, ce n'est pas exactement ce que Ségolène Royal disait ce mercredi matin (voir citation plus haut).
Re-rebelote pour le député UMP Olivier Marleix, qui choisit comme angle d'attaque l'abandon des heures supplémentaires défiscalisées dans une question toujours adressée à Jean-Marc Ayrault :
"Quand allez-vous écouter 71% des Français qui souhaitent le retour au régime des heures supplémentaires créé par Nicolas Sarkozy ? Quand allez-vous entendre le ras-le-bol fiscal des Français et faire cette pause fiscale à laquelle même Ségolène Royal vous a...
"
La phrase du député ne se termine pas car Claude Bartolone lui coupe le micro. Comme s'il en avait assez d'entendre citée à tout va celle dont il raillait la "véritude"quelques jours plus tôt .