Ségolène Royal est la seule membre d'un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l'occasion de la semaine de deuil national consacrée à Fidel Castro, décédé le 25 novembre à 90 ans. À son arrivée samedi 3 décembre, la ministre de l’Écologie a salué la mémoire de l'ex-président cubain, "un monument de l'histoire", rejetant les accusations de violations des droits l'Homme à son encontre.
Cela n’a pas manqué d’indigner des élus de tous bords, à commencer par le député socialiste Guy Delcourt, visiblement extrêmement surpris de ces déclarations :
Combien de Havanes a-t-elle fumée??? https://t.co/Igpbzx63rC
— Guy DELCOURT (@Guy_Delcourt) December 4, 2016
Oui en effet très très grave....à mon avis elle veut être sûre de ne pas être nommée 1ère Ministre ......au retour https://t.co/So4slv0i87
— Guy DELCOURT (@Guy_Delcourt) December 4, 2016
Une autre responsable du PS a nettement pris ses distances avec les propos de Ségolène Royal : Juliette Méadel. Voilà ce qu'a déclaré la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, sur BFMTV :
""Que Cuba se soit ouverte ces dernières années bien sûr, sans doute, progressivement, mais ça a été des décennies sous Fidel Castro de régime qui n’était pas démocratique. C’est une question sur l’identité de la gauche. Ma gauche à moi, ce n’est pas cette gauche qui encense Fidel Castro. J’ai toujours eu un peu de mal avec cette espèce de mythologie inventée autour du castrisme. Il y a un moment où il faut qu’on se dise les choses. J’ai partagé beaucoup de choses avec Ségolène Royal, elle a vraiment fait avancer le débat (…) mais sur son analyse du castrisme je ne m’y retrouve pas. Pour moi, Fidel Castro est loin d’être un parangon de vertu démocratique.
"
#BFMPolitique - Ma gauche à moi elle n’encense pas Fidel #Castro car il est loin d’être un parangon de vertu démocratique
— Juliette Méadel (@juliettemeadel) December 4, 2016
Juliette Méadel était pourtant proche de Ségolène Royal. Elle avait notamment été dans son équipe de campagne lors de la présidentielle de 2007.
Les députés LR Guillaume Larrivé, Roger Karoutchi, Thierry Mariani et Dominique Bussereau se sont offusqués des éloges formulés par Ségolène Royal, et en particulier sur la négation de l’existence de prisonniers politiques :
La croisière en folie : au nom de la France, @RoyalSegolene chante les louanges du tyran castriste, avec un vocabulaire néo-stalinien... https://t.co/LbQPitmvl3
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) December 4, 2016
A Cuba,pour Mme Royal,Castro est un"monument de l'Histoire"et ses violations des droits de l'homme de la "désinformation".Toute honte bue??
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) December 4, 2016
Plus jamais de leçon de la "Gôôche" sur les droits de l'homme, après l'éloge de Castro par un ministre socialiste !!!https://t.co/XeonwDrja2
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) December 4, 2016
#castro A ses obsèques @RoyalSegolene nie l'existence de prisonniers politiques :aveugle,stupide ou cynique?
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) December 4, 2016
Pour le trésorier du FN Wallerand de Saint Just, "nier les crimes de Fidel Castro" rend la "gauche française complice" :
@RoyalSegolene, à Cuba, nie les crimes de Fidel Castro. Complicité de la gauche francaise https://t.co/5hD3u8SI4q#Société via @LePoint
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) December 4, 2016
Voici précisément ce qu’a déclaré Ségolène Royal :
"Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu'il y a eue pendant la Révolution française. [...]
Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j'observe c'est que jamais les relations diplomatiques n'ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais.
Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l'homme alors qu'on sait qu'ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n'en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose
Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange. La France n'a pas à donner de leçon [à Cuba]. Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu'il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l'on n'atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd'hui des leçons de droits de l'Homme.
"
[EDIT 14H50] Ajout de la réaction de Juliette Méadel