Les politiques, ces grands enfants

Publié à 11h21, le 04 avril 2012 , Modifié à 13h01, le 04 avril 2012

Les politiques, ces grands enfants
Ecole Carle Vernet en 1995 (Maxppp)

"On va l'exploser". Réponse : "On va le taper". Une cour de récré ? Non, la République, et la présidentielle 2012. Au point que, comme le relève Le Monde, "comparer Sarkozy à un enfant est devenu un des nouveaux angles d'attaque du camp Hollande".

Cette tactique n'est pas une stratégie propre au camp socialiste.

Démonstration en trois actes.

  1. Le PS infantilise Sarkozy

    Sur lemonde.fr

    A trois semaines du 1er tour, François Hollande "axe sa critique sur la personnalité" de Nicolas Sarkozy, rapporte Le Monde. D'abord en "off" avec des journalistes, puis lors de ses meetings. Sa stratégie consiste :

    à le présenter comme quelqu'un ayant "brouillonné et crayonné pendant cinq ans", le comparant à ces écoliers avec une "ardoise magique" qui effaçaient leurs brouillons

    Arnaud Montebourg sur France Inter mardi a qualifié Nicolas Sarkozy de "gamin mal élevé" qui "use et abuse de la France comme d'un jouet qui ne lui appartient pas".

    Pour l'une des porte-paroles du candidat PS, Delphine Batho, dénonce aussi dans un communiqué le "caractère irritable et immature de Nicolas Sarkozy, qui ne tolère pas d'être confronté à son bilan". La veille, sur RCJ (la radio de la communauté juive), elle précisait :

    Il transforme en permanence le débat en cour de récréation, n'assume pas son bilan comme un enfant qui veut cacher ses bêtises, qui n'assume pas ce qu'il a fait

  2. L'Assemblée nationale, leur aire de jeux préférée

    Sur lefigaro.fr

    La dernière session de l'Assemblée nationale s'est tenue le 7 mars dernier, présidentielle oblige. Pendant cette session, les députés n'ont pas dérogé à la règle : ils étaient particulièrement dissipés, prenant notamment des photos avec leurs portables.

    Car à l'Assemblée nationale, on discute et on vote des lois, mais surtout :

    • on s'invective
    • on chante
    • on pique du nez
    • on lit la presse
    • on se fait des blagues

    Comme tout collégien, voire lycéen, qui se respecte.

    Libération a compilé dans une vidéo les meilleurs exemples de ces dernières années. Du doigt d'honneur d'Henri Emmanuelli en juin 2011 aux cartons rouges contre Edith Cresson en 1991, en passant par les habituelles huées.

  3. Quand les politiques filent la métaphore de la BD

    Sur europe1.fr

    Les politiques usent et abusent de comparaisons avec de célèbres personnages de BD. En novembre dernier, le ministre de l'Education, Luc Chatel, affirmait au Grand Jury RTL que François Hollande, c'était "Babar, le roi des éléphants" :

    Il y a Babar d'un côté. Moi je préfère Astérix, voyez. Astérix, c'est celui qui est courageux, celui qui est déterminé, celui qui est protecteur, celui qui sait prendre des décisions. Et puis Sarkozy, il gagne toujours en plus

    Jean-Luc Mélenchon semble préférer Lucky Luke. Mi-janvier, il dénonçait les "4 Dalton de l'austérité". "Chez les Dalton, c'est le petit, le plus méchant et la plus grande, la plus bête" :

    Claude Allègre, l'ancien ministre de l'Education, a pour sa part publié un livre le 19 janvier dernier, intitulé "Sarko ou le complexe de Zorro". Sur Europe 1, il déclarait :

    Derrière tous les personnages politiques, historiques, il y a un personnage de sa jeunesse. Donc je crois que ce qui inspire profondément Nicolas Sarkozy, c’est le personnage de Zorro : j’arrive, je fais, je décide, surtout seul. Je crois qu’il est profondément empreint de ce personnage