Les sept commandements pour être un député remarqué

Publié à 13h07, le 09 juin 2012 , Modifié à 15h23, le 26 juin 2012

Les sept commandements pour être un député remarqué
(Montage - Maxppp)

Dans une semaine, l'Assemblée nationale aura un nouveau visage. Mais comment se distinguer parmi 577 noms ?

Pousser la chansonnette, faire le spectacle, faire sortir le premier ministre de ses gonds : Le Lab a visionné les plus beaux incidents de séance pour concocter la liste des sept commandements pour tout(e) député(e) qui veut se faire remarquer.

  1. Pousser la chansonnette

    Sur liberation.fr

     Jean Lassalle, le 3 juin 2003, à l'Assemblée. (MaxPPPP)

    Vous pouvez vous faire remarquer en chantant.

    Le 3 juin 2003, le député fraîchement élu de la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques se lève de son siège alors que Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, s'apprête à prendre la parole.

    Il veut protester contre la fermeture d’une brigade de gendarmerie sur la route qui mène au tunnel du Somport. Mais c'est son mode de protestation qui va rester dans les mémoires : Jean Lassalle chante Se Canto, l'hymne Occitan. 

    Démarche beaucoup plus extrême, trois ans plus tard, en 2006, le député UDF des Pyrénées-Atlantiques a également  fait une grève de la faim de plus d'un mois pour empêcher la délocalisation d'une usine de sa circonscription.

  2. Faire le spectacle

    Tout est bon pour se faire remarquer dans l'hémicycle. En la matière, Nicolas Dupont-Aignant est un maître, que ce soit avec un faux chèque de 140 millions d'euros ou son écharpe tricolore d'élu du peuple qui sert aussi de baillon à l'occasion. 

    Nicolas Dupont-Aignan brandit un faux chèque de 140 millions d'euros, le 21 février 2012. (MaxPPP)

    Le député non-inscrit s'est également baillonné avec son écharpe tricolore pendant un discours de François Fillon.

    <img src="http://i.imgur.com/UNfzZ.jpg" alt="" width="100%" />

     Nicolas Dupont-Aignan, le 12 juillet 2011. (MaxPPP)

  3. Préparer un arsenal de petites phrases

    Sur ina.fr

    Comme Arnaud Montebourg en juin 2005, tout bon député qui veut se faire remarquer doit avoir préparé une petite phrase du type (vers une minute 30 de la vidéo ci-dessous) :

    On peut enlever le mauvais lierre avec le Karcher mais il se peut aussi que dans les mains d'un individu peu contrôlable, on arrache le ciment.  

    Inutile cependant de s'auto-congratuler d'un "Et je crois que cette image est tout à fait significative". C'est trop.

  4. Titiller le premier ministre

    Sur ina.fr

    Juin 2006. Le premier secrétaire du PS, un certain François Hollande titille très sérieusement la patience du premier ministre en "dénonçant le régime de l'irresponsabilité". Dominique de Villepin finit par sortir de ses gonds :

    Je dénonce la facilité et je dirais même en vous regardant la lâcheté qu'il y a dans votre attitude.

    Insurrection sur les rangs socialistes , interruption de séance et - graal pour un homme politique - sujets dans les journaux télévisés de 20 Heures.

  5. Savoir quitter l'hémicycle en criant puis ne pas oublier de passer salle des quatre colonnes

    Sur ina.fr

    Grand classique de tout incident de séance : se lever et quitter l'hémicycle avec son groupe politique.

    Problème : cette démarche est trop collective pour se faire remarquer personnellement. Le secret pour tout député qui veut se faire remarquer est donc de préparer une petite phrase calibrée pour la reprise par les agences de presse et de passer, comme par hasard, devant les micros salle des quatre colonnes.

    Illustration ci-dessous avec une vidéo de l'INA datée d'avril 2004. Nicolas Sarkozy provoque le départ des socialistes. François Hollande l'accuse "d'utiliser des arguments qui le déshonore". Reprise assurée.

  6. Se démarquer visuellement comme Patrick Roy

    Patrick Roy est décédé en mai 2011. Mais l'Histoire retiendra l'éternel veston rouge du député du Nord, souvent assorti à une cravate de la même couleur.

  7. Fondre en larmes puis charger le premier ministre

    En décembre 1998, en plein débat sur le PACS, Lionel Jospin, alors premier ministre, qualifie la députée Christine Boutin de "marginale". La députée fond en larmes, tente de se diriger vers Lionel Jospin (arrêtée par les huissiers) puis fait une déclaration outrée, salle des quatre colonnes, où l'attendent impatiemment les journalistes. Un mal pour un bien.

Du rab sur le Lab

PlusPlus