D’ordinaire, il est d’usage de ne pas critiquer la politique étrangère française depuis l’étranger. Encore moins en plein sommet européen à Bruxelles pour décider du sort de la Grèce au sein de la zone euro. C’est ce qui ne passe pas, ce dimanche 12 juillet, à gauche après que Nicolas Sarkozy, également présent dans la capitale belge pour une réunion du Parti populaire européen (PPE), a demandé à François Hollande qu’il "se ressaisisse".
Ainsi pour le député PS Yann Galut, ces propos du président de Les Républicains, qui a changé d’avis en quelques jours sur la sortie de la Grèce de l’eurozone, sont "honteux" alors que François Hollande veut "à tout prix" éviter un Grexit et que le quotidien allemand Die Welt le présente comme "l’homme fort" de l’Europe :
Propos honteux de @NicolasSarkozy à Bruxelles à l'encontre des grecs et de @fhollande alors que le Président tente de sauver l'Europe...
— Yann Galut ن (@yanngalut) 12 Juillet 2015
Ce moment historique et grave ou se joue l'avenir de notre vision de l'Europe,comparer l'attitude de @fhollande et de@NicolasSarkozy #grexit
— Yann Galut ن (@yanngalut) 12 Juillet 2015
Figure de l'aile gauche du PS, Henri Emmanuelli fustige quant à lui "l'incommensurable médiocrité de ce personnage" :
Sarko avec Merkel contre Hollande: c'est dans l'ordre des choses...dans le droit fil de l'incommensurable médiocrité de ce personnage...
— Henri Emmanuelli (@henriemmanuelli) 12 Juillet 2015
Pour le sénateur PS David Assouline, ex-porte-parole du parti de la rue de Solférino, Nicolas Sarkozy ne défend que "son petit intérêt du moment" :
N.Sarkozy ne défend ni l'Europe ni la France mais seulement ce qu'il pense être son petit intérêt du moment. Avec une obsession : @fhollande
— David Assouline (@dassouline) 12 Juillet 2015
Autre parlementaire socialiste très remonté contre les propos de l’ancien chef de l’Etat, Sébastien Denaja. Pour l’élu de l’Hérault, "avec Sarko, la Grèce serait déjà sortie de la zone euro" :
Avec Sarko, la Grèce serait déjà sortie de la zone euro et plongée dans le chaos. @fhollande permet l'existence même du dialogue.
— DenajaSébastien (@SebastienDenaja) 12 Juillet 2015
Le député Alexis Bachelay, proche de Yann Galut, fustige le positionnement de la droite française sur la question grecque, déplorant que les ténors LR comme Nicolas Sarkozy, Alain Juppé ou François Fillon, tous candidats à la primaire de la droite et du centre de 2016, "s’alignent sur Merkel" :
La #France refuse le #grexit avec un @fhollande médiateur de la crise. Pendant que les #Sarkozy, #Juppé, #Fillon s'alignent sur #Merkel !!!
— Alexis Bachelay (@ABachelay) 12 Juillet 2015
Ce dimanche, Nicolas Sarkozy a demandé à François Hollande qu'il "se ressaisisse" dans le dossier grec, et a jugé "préférable" d'arriver à un compromis, sans toutefois écarter l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Et de déclarer :
"Jamais l'Europe n'a eu autant besoin d'unité, jamais elle n'a eu autant besoin d'un leadership, d'un leadership franco-allemand. Et ces divisions n'ont pas de sens, compte tenu de la gravité de la situation. Elles ajoutent, me semble-t-il, à l'incertitude et à l'instabilité. Il faut que monsieur Hollande se ressaisisse et reconstitue une unité avec la chancelière allemande (Angela) Merkel.
"
Sur le fond des négociations, l'ancien président de la République a jugé "préférable" un "compromis" visant au maintien de la Grèce dans la zone euro. Mais "s'il ne devait pas y avoir de compromis, d'autres solutions devront être mises sur la table", a-t-il ajouté en réponse à une question sur un "Grexit" temporaire envisagé par l'Allemagne et fermement refusé par François Hollande.