L'ex-conseillère presse de Juppé, fraîchement débarquée, flingue la com' estivale des juppéistes

Publié à 13h11, le 11 juillet 2016 , Modifié à 07h26, le 12 juillet 2016

L'ex-conseillère presse de Juppé, fraîchement débarquée, flingue la com' estivale des juppéistes
Capture d'écran du tweet cinglant d'Emmanuelle Allibert contre la com' de l'équipe Juppé

LINGE SALE - Elle était l'une des pièces du dispositif de campagne d'Alain Juppé et vient de sauter. Emmanuelle Allibert était jusqu'à très récemment conseillère presse du maire de Bordeaux et candidat à la primaire. La méforme actuelle du favori des sondages depuis deux ans lui aurait coûté son poste, comme le révélait Le canard Enchaîné le 6 juillet et comme cela est confirmé au Lab. Et il ne lui aura pas fallu longtemps pour laisser poindre une amertume certaine en public.

Lundi 11 juillet, les juppéistes lançaient une petite campagne de communication estivale à base de rimes riches et d'imagerie plagiste :

Illico, Emmanuelle Allibert a sèchement répliqué :

Avec force ironie, l'ancienne collaboratrice fait donc savoir 1) que la situation du candidat ne s'est pas améliorée depuis son limogeage - le contraire eût été étonnant en si peu de temps... - et 2) que le niveau de la com' ne vole pas bien haut depuis qu'elle ne veille plus dessus. Sympa. Et elle avait visiblement très envie que cela se sache, puisque plusieurs journalistes politiques chargés du suivi de la droite pour différents médias sont identifiés dans son tweet et ont donc été prévenus de sa publication...

Contactée par Le Lab, Emmanuelle Allibert n'a pas donné suite. No comment également du côté de l'état-major juppéiste. En off, un membre du dispositif de campagne souligne cependant qu'Emmanuelle Allibert "était loin de faire l'unanimité au sein de l'équipe". Son profil d'attachée de presse dans le secteur l'édition (elle travaillait auparavant chez Lattès) ne collait visiblement pas aux attentes du staff juppéiste en termes de communication politique : "Parfois, il y a des erreurs de casting dans une vie professionnelle, il faut juste le reconnaître et pouvoir changer..."

Officiellement, le camp de l'ancien Premier ministre prend acte de ce récent coup de mou sondagier parallèle à un vrai mieux pour Nicolas Sarkozy, sans s'en inquiéter outre-mesure. Son directeur de campagne et bras droit, Gilles Boyer, expliquait ainsi au Monde le 6 juillet : "C’est un rééquilibrage logique car nous étions à des niveaux très élevés. On revient finalement à un étiage plus naturel." Admettant toutefois des ratés de communication, et notamment de cette stratégie du silence (relatif) qui le rend moins audible et moins impactant que ses principaux concurrents, les lieutenants d'Alain Juppé annonçaient cependant des changements à venir dans le rythme de la campagne.

"À partir de septembre, on entrera dans la seconde phase de la campagne, explique ainsi Benoist Apparu au Monde. Après une première phase où Alain Juppé avait choisi de caler ses interventions sur les thématiques abordées dans ses trois livres [éducation, sécurité et économie], il sera plus présent et plus réactif à la rentrée, avec davantage de médias, de meetings et des prises de positions sur tous les sujets."

Après sa rentrée politique à Chatou (Yvelines) le 27 août, le candidat publiera un quatrième livre programmatique. Et des meetings plus "interactifs" sont également en réflexion. Des changements qui, s'ils ne sont pas révolutionnaires, témoignent d'un souci de changer de braquet.

Du rab sur le Lab

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