Elle va avoir des problèmes. De gros problèmes. Pour moins que cela, Sophie Montel, bras droit de Florian Philippot au FN, avait déjà été sanctionnée et exclue de la présidence du groupe frontiste en Bourgogne Franche-Comté . Et voilà qu’elle remet une grosse piécette dans la machine.
Dimanche 3 septembre, dans un entretien à France 3 Bourgogne Franche-Comté, la principale lieutenante de Florian Philippot a dénoncé une "rediabolisation" du Front national, regrettant qu'actuellement les partisans de "l'union des droites" l'emportent sur ceux qui comme elle qui défendent le "ni droite ni gauche" du vice-président du parti Florian Philippot. Une "rediabolisation" qui est, selon elle, le fait du FN même. Ainsi développe-t-elle :
"Moi je vois se dégager depuis un certain nombre de mois pour ne pas dire d'années, je vois une rediabolisation du FN, mais qui est du fait du FN.
"
Se disant "très inquiète du tournant, du virage idéologique qui ne correspond pas aux promesses faites en 2011" quand Marine Le Pen est devenue présidente du FN, Sophie Montel met en cause notamment "l'investiture d'un certain nombre de personnes qui ne correspondent pas au profil de dédiabolisation". Et de dénoncer les "clans" qui minent le parti, selon elle :
"Il y a des clans à l'intérieur du FN, il y a le clan (Louis) Aliot - (Nicolas) Bay - (Bruno) Bilde, (...), ces gens veulent l'union des droites, ce n'est plus le ni droite ni gauche, or moi je me suis toujours battue pour le ni droite ni gauche.
"
"Aujourd'hui nous sommes un grand parti, il va peut-être falloir accepter qu'il y ait des courants à l'intérieur du Front national", estime-t-elle, tout en craignant d'être sanctionnée pour cette prise de position :
"Rien que cette petite interview me sera peut-être fatale.
"
Sophie Montel a fait ces déclarations alors qu'elle est sur le point d'être officiellement démise de la présidence du groupe FN au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. Depuis juin, elle avait vu se constituer sur ordre de Marine Le Pen un groupe FN "officiel" dans sa région avec une quinzaine de membres, la laissant siéger parmi les non-inscrits avec sept à huit autres conseillers régionaux.
"Je n'ai pas d'hostilité à l'égard de Marine, visiblement l'inverse n'est pas vrai, je suis dans le collimateur de Marine", note-t-elle, jugeant également "injuste" la façon dont est traité Florian Philippot, avec qui elle a lancé en pleine campagne législative une association, Les Patriotes.
"C'est une diva qui se prend pour une reine-mère depuis qu'elle est élue au Parlement européen" a réagi auprès du Monde Louis Aliot. Qui ajoute :
"Ses états d'âme me laissent de marbre (...) Elle a rompu le contrat moral avec la direction (...). Elle a toute sa place, mais qu'elle me foute la paix.
"
Des propos qui augurent d'une sanction contre cette philippotiste historique.
Ambiance ambiance alors que le FN réfléchit à sa réorganisation et que Marine Le Pen prépare dans la discrétion sa rentrée politique.