Round 2. Après un premier round entre Emmanuel Macron et Benoît Hamon sur le thème du "parti de l’argent", dimanche, les deux candidats à la présidentielle ont poursuivi leur joute ce lundi 20 mars lors du débat présidentiel avec les cinq principaux candidats sur TF1.
Le candidat socialiste, expliquant vouloir "faire respirer la démocratie", a lancé tout de go, visant le candidat d’En Marche sans le nommer alors que la question des institutions était abordée :
"Je tiens à ce que sur ce terrain nous soyons aussi intransigeants vis-à-vis de l’influence des lobbies et de l’argent. Ces lobbies chimiques, pharmaceutiques, industriels, bancaires pèsent sur la décision publique. La clarté avec laquelle nous montrerons que nous n’avons pas de dons de personnes qui appartiennent à des grands groupes, et qui pourraient nous ligoter, lier nos décisions à leurs intérêts. Je souhaite des engagements clairs.
"
Benoît Hamon pensait-il, dans cette tirade, à ce conseiller santé d’Emmanuel Macron qui a démissionné début mars pour avoir bénéficié de prestations du laboratoire Servier ? Toujours est-il que l’ancien ministre de l’Economie a pris cette attaque pour lui. "Je pense que c’est pour moi donc je me permets d’intervenir", a-t-il répliqué avant de poursuivre :
"Je n’aime pas les insinuations, je préfère être direct. Nous sommes dans une entreprise de renouvellement démocratique. Comment ma campagne est financée ? Elle est financée par des dons de personnes physiques qui donnent entre 1 et 7500 euros. Aucune entreprise, aucun lobby ne donne. Toutes ces personnes ont déposé leur nom qui est enregistré et transmis à une commission qui les vérifie. Il y a plus de 32000 personnes qui ont donné. Le don moyen c’est 50 euros. N’insultez pas toutes ces femmes et hommes qui veulent renouveler la vie démocratique. Et qui sont prêts à s’engager.
"
"Je vous fais confiance", commence alors par répondre à son tour Benoît Hamon, en mode bienveillant. Mais l’ancien ministre de l’Education nationale ne lâche pas l’affaire et en rajoute une petite couche, demandant à Emmanuel Macron des engagements en la matière pour ne pas être sous l’influence des lobbies :
"Le problème ce n’est pas que des gens riches financent votre campagne, ils en ont le droit. Pouvez-vous prendre l’engagement que parmi ces personnes il n’y a pas plusieurs cadres de l’industrie pharmaceutique, de l’industrie chimique et pétrolière, de l’industrie bancaire ?
"
Question à laquelle Emmanuel macron répond en s’engageant de "n’être tenu par personne" :
"Je ne fais pas un contrôle d’identité. Ça n’a aucun sens. L’identité est protégée par la loi. Je prends l’engagement de n’être tenu par personne. Je suis libre. Le financement est transparent.
"
Cette passe d’arme fait suite à une première. Dimanche, en meeting à Bercy, le candidat du PS s’en est pris au "parti de l’argent" après avoir mis au défi, en novembre 2016, Emmanuel Macron de révéler ses soutiens financiers . Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu, dimanche soir au JT de France 2 : "ça fait un peu Bourget réchauffé" .
Mais pendant le débat, c’est surtout Jean-Luc Mélenchon qui a réchauffé l’ambiance et clôt la passe d’arme d’un "il faut bien qu’il y ait un débat au PS" qui a bien fait rire tout le plateau.
A LIRE AUSSI SUR LE LAB :
> Fillon, Macron et Le Pen déplorent l’absence des six "petits" candidats au débat de TF1