ET DIX DE DER - C'est la deuxième fois que le gouvernement a recours à l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la loi Macron à l'Assemblée. Et ce n'est pas fini. Février d'abord, juin ensuite et juillet enfin ? Oui, Manuel Valls est prêt à "engager la responsabilité du gouvernement" une troisième et dernière fois sur le texte très controversé porté par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron.
Invité du JT de TF1 mardi 16 juin, quelques heures après avoir annoncé la mise en oeuvre du 49-3 à l'Assemblée, le Premier ministre confirme qu'il n'hésitera pas à le faire de nouveau, lorsque le texte reviendra au Palais Bourbon, après être passé une deuxième fois devant les sénateurs. Et "tranquillement", s'il-vous-plaît :
"Oui, s'il faut utiliser de nouveau l'engagement de la responsabilité au mois de juillet, pour l'adopter définitivement après le débat au Sénat, nous le ferons tranquillement, c'est un droit que nous donne la Constitution. Vous savez, je connais bien les jeux politiciens mais à droite, dans l'opposition, beaucoup de parlementaires voulaient voter une loi de bon sens [...]
"
Déjà questionné quelques secondes plus tôt sur cette éventualité, il avait répondu : "Oui, mais à partir du moment où il a été utilisé une fois pour la première lecture, cette fois-ci pour aller plus vite, à partir du moment où la loi a été adoptée, ce que demandent les Français c'est de la rapidité." Malgré la dénonciation par l'opposition, de droite comme de gauche, d'un passage en force du gouvernement et d'un mépris du Parlement, Manuel Valls ne se pose donc pas la question. Belote, rebelote et dix de der.
Le chef du gouvernement affiche par ailleurs une belle assurance sur un autre sujet : la motion de censure déposée par le groupe parlementaire de Les Républicains et sur laquelle les députés seront appelés à voter jeudi. "Elle sera débattue et elle sera rejetée", a-t-il affirmé. Rien de surprenant, puisque la majorité absolue est nécessaire pour faire tomber le gouvernement, soit 289 voix. En février dernier, la motion de censure déposée par l'UMP et l'UDI avait sans surprise été rejetée par l'Assemblée, recueillant 234 voix.
Le même scénario devrait sans nul doute se reproduire dans deux jours.
[BONUS TRACK] Le remaniement, c'est demain
Annoncé depuis plusieurs mois, le remaniement technique n'aura finalement pas eu lieu ce mardi, malgré un hommage de Manuel Valls à l'une des sortantes du gouvernement, Carole Delga, en pleine séance de questions au gouvernement plus tôt dans l'après-midi. Le Premier ministre avait alors déclaré que la secrétaire d'État au Commerce allait "quitter le gouvernement dans quelques heures", pour se lancer pleinement dans la campagne pour les élections régionales de décembre.
Sur TF1, le résident de Matignon a encore un tout petit peu repoussé l'annonce officielle de ce remaniement :
"On le fera demain.
"
Il a par ailleurs indiqué qu'il s'agirait d'un "ajustement technique" et non d'un "bouleversement des équilibres". Geneviève Fioraso, partie de l'équipe gouvernementale en raison de problèmes de santé début mars, doit également être remplacée au poste de secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur.