LA VAGUE - Il y a encore quelques semaines, la question de savoir si Emmanuel Macron parviendrait à obtenir une majorité à l'Assemblée nationale n'obtenait pas de réponse tranchée. Aujourd'hui, à 5 jours du premier tour des législatives et à en croire différents sondages, il apparaît qu'il pourrait y avoir entre 380 et 415 députés de La République en marche (LREM) élus le 18 juin. Un véritable raz-de-marée qui réduirait les partis traditionnels au rang de quantité négligeable au palais Bourbon. Ce qui nourrit évidemment le grand optimisme d'Emmanuel Macron.
Selon Le Canard Enchaîné mercredi 7 juin, le chef de l'État livre ainsi un pronostic des plus ambitieux, annonçant que son parti franchira la barre des 400 députés. Il en arrive même à s'inquiéter d'un "trop" grand nombre d'élus qu'il faudra alors "encadrer" pour que les troupes ne se dispersent pas :
"Nous allons avoir beaucoup d'élus, presque trop, plus de 400, il va falloir les encadrer de près pour éviter le foutoir.
"
D'autant que nombre d'entre eux siégeront à l'Assemblée pour la première fois, LREM ayant fait la part belle au "renouvellement" de la classe politique pour les investitures. C'est d'ailleurs en partie ce qui assure leur succès d'après Emmanuel Macron qui, toujours selon des propos rapportés par Le Canard, anticipe le "double effet de la présidentielle et du dégagisme". Et le Président de livrer cette sentence : "Tout ce qui est affublé du sigle des vieux partis est condamné." Ce qui fait effectivement du monde...
Depuis des semaines, le PS comme Les Républicains tentent de faire bonne figure tout en voyant arriver la claque à grande vitesse. Ainsi Jean-Christophe Cambadélis en est-il venu à envisager très sérieusement la disparition pure et simple du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ce qui signifie moins de 15 députés. Et ce n'est guère mieux à droite, où François Baroin se montre aussi pessimiste - mais en privé seulement, bien évidemment. Toujours selon Le Canard, le chef de file de la droite pour les législatives a même lâché ces derniers jours : "On va prendre une très grosse dérouillée." Et d'ajouter ce commentaire déprimé sur la campagne en cours : "Je suis comme les taulards, je compte les jours avant la quille."
Grosse ambiance, donc.