Le Président semble avoir un vieux compte à régler avec le quotidien du soir. Candidat, il accuse Le Monde de "faire la campagne de François Hollande". Président, il a tenté d'empêcher la reprise par des actionnaires jugés trop à gauche. Ministre, il ne supportait pas les caricatures de Plantu. Démonstration en trois liens.
Pour Sarkozy, Le Monde "fait campagne pour François Hollande"
Au détour d'un article sur un meeting à Nantes, Le Figaroécrit :
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Quant aux allégations concernant le financement de sa campagne de 2007 par Liliane Bettencourt, qui font la une du journal Le Monde, le président sortant n'a pas voulu commenter sur le fond. Il s'est contenté de faire allusion au Monde «qui fait campagne pour François Hollande».
«S'ils font cela, c'est qu'ils doivent être inquiets», a-t-il dit.
"Pourtant, comme Le Lab en a fait l'écho dimanche 25 mars au matin, c'est le Journal du Dimanche qui s'est procuré et a publié des extraits de l'ordonnance du juge Gentil faisant état de ces suspicions de financement illégal. Avant l'article du Monde.
Nicolas Sarkozy semble obsédé par le quotidien du soir. Comme en témoigne ce billet de blog du correspondant à Paris de Sud Ouest, compte-rendu d'un échange peu amène entre le chef de l'Etat et la rédaction en chef du Monde :
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Le directeur du Monde, Erik Izraelewicz, a également passé un sale quart d’heure. Visiblement, le président en veut au Monde. Et a rongé son frein ces cinq dernières années.
Se sentant « en liberté » dans son costume – sec – de candidat mardi après-midi, il s’est lâché. « Cher Erik Izraelewicz » a-t-il martelé dix ou quinze fois pour bien appuyer sa différence avec ces « observateurs qui se regardent dans le miroir ».
« Dans le vrai monde, le mien, on ne parle pas de la mondialisation comme dans le vôtre. Mais avec la boule au ventre dès lors que son emploi est délocalisé » a-t-il asséné, entres autres politesses, au patron du journal du soir.
"En 2010, Nicolas Sarkozy s'était immiscé dans la reprise du Monde en faisant pression sur son directeur pour tenter d'éviter la reprise du journal par le trio Pigasse-Bergé-Niel, en raison du soutien affiché des deux premiers au PS.
En 2007, un édito de Jean-Marie Colombani se prononçait pour Ségolène Royal mais le journal ne soutiendra officiellement aucun candidat en 2012.
Avant d'être élu, Nicolas Sarkozy s'était également plaint auprès de Plantu d'être caricaturé comme Jean-Marie Le Pen ou en petit chien.