"A Saint-Jean-de-Luz, par exemple, j'ai pu [...] aider au financement [...] pour un montant total de 1 644 286 euros."Libération a mis la main sur un tract diffusé depuis dimanche 10 juin par Michèle Alliot-Marie, en difficultés pour le second tour des législatives dans les Pyrénées-Atlantiques.
L'ex-ministre de l'Intérieur revendique ouvertement des financements au bénéfice de sa circonscription, sur les fonds du ministère.
1,6 millions d'euros du ministère de l'Intérieur accordés à sa circonscription
Sur liberation.fr
L'ancienne ministre de l'Intérieur qui avait dû démissionner pour avoir séjourné en Tunisie dans les propriétés de l'entourage de Ben Ali, en pleine révolution arabe, est en difficultés pour se faire réélire aux élections législatives. Par rapport au premier tour des élections législatives de 2007, Michèle Alliot-Marie est en recul de 13 points. Avec 35,37 % des suffrages, elle est talonnée par son adversaire PS Sylviane Alaux qui totalise 31,55 % des voix.
Libération s'est procuré le tract que Michèle Alliot-Marie et son équipe de campagne diffusent depuis le premier tour des élections, dimanche 10 juin. Pour convaincre ses électeurs dans les Pyrénées-Atlantique, l'ex-ministre explique avoir fait bénéficier de financements importants à sa circonscription, directement depuis les fonds du ministère de l'Intérieur :
J’ai pu entre 2008 et 2012 aider au financement de la médiathèque, à l’aménagement de la ville, à la réhabilitation du site d’Ur Mendi pour un montant total de 1 644 286 million d’euros sur les crédits du ministre de l’Intérieur.
Le quotidien a contacté l'attaché de presse de la candidate pour s'assurer de l'authenticité du document. Ce dernier a confirmé :
Michèle Alliot-Marie avait dans ses responsabilités les collectivités locales et a disposé de fonds ministériels destinés aux communes.
Un parlementaire qui accompagne et suit de très près le financement de projets dans sa circonscription, ce n'est pas nouveau : c'est le principe de la réserve parlementaire, un mecanisme auquel LeLab s'etait longuement intéressé. En tant qu'élu, chaque parlementaire bénéficie d'une réserve éponyme, d'un montant moyen de 130 000 euros, avec une forte disparité entre les élus en fonction des projets.
Libération a également publié l'intégralité du tract de Michèle Alliot-Marie :