Une polémique ? Quelle polémique ? Dimanche 5 mai, 30 000 personnes défilaient à Paris à l'appel de Jean-Luc Mélenchon, selon la préfecture de Police. 180 000 selon le Parti de gauche, soit six fois plus. Une nouvelle polémique s'ouvre donc sur les chiffres de la mobilisation. La préfecture de police avait pourtant annoncé quelques heures plus tôt qu'elle ne dévoilerait pas ses estimations. Manuel Valls, interrogé ce lundi 6 mai sur France Inter, explique qu'il a demandé la publication des estimations policières... pour éviter une polémique.
Le ministre de l'intérieur explique :
Ce sont les mêmes méthodes de comptage appliquées à toutes les manifestations qui ont lieu sur le pavé parisien.
Elle [la préfecture, NDLR] opère au comptage et nous avons convenu avec le préfet de police qu'il fallait donner ces chiffres.
Sinon ils auraient été donnés, comme c'est souvent le cas, "en off", comme on dit et cela aurait suscité une polémique.
Il valait mieux avoir les chiffres officiels de la préfecture de Paris
"Il fallait donner un chiffre précis", estime le ministre de l'Intérieur. Pour quelle raison la préfecture a-t-elle finalement dévoilé ses chiffres ? Parce qu'ils sont très inférieurs aux 100 000 que Jean-Luc Mélenchon espérait ? Manuel Valls nie toute intention politique derrière cette publication.
Il répond ainsi à la question "prenez-vous connaissance des chiffres avant la publication ?" :
Jamais. Je fais toute confiance au préfet de police et à ses services qui encore une fois appliquent les mêmes méthodes à toutes les manifestations.
Et Manuel Valls d'ajouter que les comptages de manifestants "suscitent de part et d'autre des polémiques" et de rappeler sa confiance à Bernard Boucauld, préfet de police de Paris. Il ne fera d'ailleurs pas de commentaire politique. Tout juste se contentera-t-il de juger la mobilisation "significative". "Il y a du monde dans la rue", juge Manuel Valls.
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