"Oui, s'il y a une manifestation, j'y serai bien sûr. Je suis de tous les rendez-vous depuis le début sur la mobilisation contre la loi Travail et je serai de celui-là comme des autres". Pierre Laurent est déterminé à protester, malgré les injonctions du gouvernement et de la préfecture de police de Paris à ne pas organiser de défilé jeudi 23 juin, sous peine d'interdiction. Car, martèle-t-il, le gouvernement doit faire "respecter un droit constitutionnel qui est la liberté de manifestation".
La préfecture, l'exécutif et les syndicats de policier, de leur côté, demandent aux organisations syndicales d'organiser, à la place d'une manif' en bonne et due forme, un "rassemblement statique". Une exigence de sécurité selon eux, après les violences qui ont marqué les dernières mobilisations contre la loi El Khomri et dans le contexte de l'Euro de football et de menace terroriste persistante. Un argument qui "ne tient pas" et qui est qui plus est "bizarre", d'après le patron du PCF.
Sur France Info mardi 21 juin, Pierre Laurent leur rétorque donc :
"[Cette proposition est faite] avec un argument extrêmement bizarre parce qu'on nous parle de sécurité et on nous propose d'enfermer les gens dans une grande place parisienne. Et en matière de sécurité, les organisateurs ont fait remarquer qu'on peut avoir les plus grands doutes sur le fait que ça permette de prévenir les incidents des casseurs en marge des manifestations. Au contraire, ça peut être encore plus dangereux pour la sécurité des manifestants. Donc l'argument de la sécurité ne tient pas, mais en vérité il n'est qu'un prétexte.
"
C'est que, selon le sénateur communiste, le vrai problème se situe du côté du gouvernement qui "s'obstine" sur ce texte qui "n'a pas de majorité au Parlement, pas de majorité dans le pays".
Les arguments de Pierre Laurent sont en la matière les mêmes que ceux des syndicats qui appellent à manifester, aussi bien FO que l’Ugict-CGT. La secrétaire générale adjointe de cette dernière, Sophie Binet, a ainsi estimé toujours sur France Info qu'un rassemblement statique ne permet pas "de garantir l'ordre public puisqu'un rassemblement est tout aussi dangereux voire plus dangereux qu'une manifestation". "Les incidents ont, en général, lieu au point de départ ou au point d'arrivée", a-t-elle notamment fait valoir.
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