La remise en cause de Jean-François Copé en tant que président de l'UMP s'est jusqu'ici faite sentir sur la forme - un groupe R-UMP dissident à l'Assemblée, un temps de parole différencié, des moyens de fonctionnement indépendants - mais peu sur le fond.
Certains députés commencent néanmoins à contester l'autorité de Jean-François Copé sur un sujet essentiel pour la droite : le mariage pour tous.
Dans Paris Match ce 13 décembre, c'est Benoist Apparu - soutien de l'ancien Premier ministre durant la campagne mais rallié aux "non-alignés" depuis la crise à l'UMP - qui refuse d'être associé à Jean-François Copé dans sa démarche anti-mariage gay. Il ne souhaite pas que l'UMP appelle à manifester contre cette réforme le 13 janvier prochain.
Début décembre , le président proclamé a associé l'UMP à la manifestation du collectif contre le mariage gay : "Pour faire entendre la voix des Français que François Hollande refuse d'écouter, nous serons le 13 janvier à Paris, pour une manifestation nationale. Le sectarisme et le mépris de la gauche, ça suffit!"
Une initative que démonte ce 13 décembre Benoist Apparu, favorable "à la reconnaissance de l'amour homosexuel" et à un statut juridique pour "protéger les enfants élevés par des couples homosexuels". Le député n'a pas décidé quel sera son vote en janvier, mais il ne veut pas que son parti manifeste ainsi. Et accuse son président d'instrumentalisation du débat :
"Jean-François Copé peut à titre personnel appeler à manifester contre le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. C’est son choix.
En revanche, cela ne peut pas être un appel du parti.Il y a au sein de l’UMP des positions diverses sur cette question. Toutes sont respectables.
J’ai le sentiment que certains mettent ce combat en avant pour tenter de faire oublier nos déboires actuels.
"
Dans un autre style, c'est Henri Guaino le 4 décembre sur BFMTV qui a refusé que le parti UMP appelle à manifester de manière "partisane". Pour lui, descendre dans la rue doit être le résultat d'une "entente parlementaire" et il ne s'y rendra qu'à cette condition. Voilà ce qu'expliquait cet ancien pro-Copé passé lui aussi dans le camp des "non-alignés" :
"Si c’est un appel de l’ensemble des parlementaires, de l’entente parlementaire, oui je serai dans la rue. Si c’est bien organisé. L’entente parlementaire va bien au-delà de l’UMP.
Ca ne peut pas être une manifestation de l’UMP, une manifestation partisane. Ce sont les parlementaires en tant que tels, pas en tant que membre d’un parti, qui veulent cette manifestation.
"
La dernière manifestation anti-mariage gay organisée par ce même collectif a eu lieu le 17 novembre et a réuni entre 100.000 et 200.000 personnes. Des maires UMP s'étaient joints au mouvement mais le parti n'avait pas donné de consignes.