Manuel Valls déclare la "guerre de l'Etat de droit contre la barbarie"

Publié à 09h54, le 17 mars 2013 , Modifié à 09h55, le 17 mars 2013

Manuel Valls déclare la "guerre de l'Etat de droit contre la barbarie"
Manuel Valls à Marseille en novembre 2012. (Guillaume Ruoppolo-MaxPPP)

Dans l'entretien qu'il accorde au Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls ne mâche pas ses mots concernant la question marseillaise.

Alors que la cité phocéenne a déjà enregistré cinq réglements de compte depuis le début de l'année, le ministre de l'Intérieur a voulu montrer sa détermination à combattre le crime organisé.

Marseille est un enjeu pour moi. Ma détermination est totale. Je ne baisserai jamais les bras.

Les journalistes qui mènent l'interview demandent si "c'est une guerre". Le ministre répond :

C'est une guerre de l'Etat de droit contre la barbarie, contre ceux qui veulent imposer un autre ordre, celui des caïds et des mafias.

Un peu comme à la guerre, Manuel Valls prévient alors ses adversaires ("Nous mettrons le paquet"), puis détaille ses choix stratégiques pris depuis son arrivée : nomination d'un préfet de police de plein exercice, mise en place de zones de sécurité prioritaire, renforcement des effectifs...

Il montre que ces choix stratégiques portent leur fruit :

Des résultats, nous en avons.Depuis le début de l'année 2013, 996 kg de cannabis ont été saisis.

Le ministre évoque également deux go fast interpellés, de la cocaine et des armes lourdes saisies...

Et comme dans une guerre, l'information joue un rôle primordial, le ministre de l'Intérieur n'y va pas par quatre chemins pour qualifier la situation. Morceaux choisis de champs sémantiques.

Lyrique :

La deuxième ville de France (...) n'est pas condamnée à subir cette violence et à voir son image détruite par cette actualité macabre.

Clinique :

Il y a une culture de la violence à Marseille

Pastoral :

Nous sommes confrontés à des réseaux tchétchènes ou géorgiens qui pillent nos campagnes.

Mystérieux :

Aujourd'hui, c'est encore le crime qui s'exprime et fait la une... Mais dans l'ombre, le travail de fond qui vise à éradiquer les racines de la violence continue.

Vampire :

J'ai mis fin à la saignée des effectifs.
Il y a une spirale sanguinaire qui pourrait s'amplifier.

>> BONUS TRACK - Révise ton bac avec Manuel Valls

Le bac de français, c'est dans trois mois. Mais il n'est jamais trop tôt pour réviser une figure de style. Surtout quand on peut le faire avec un ministre ! Dans son interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls donne un bel exemple de ce qu'est la prétérition.

Qu'est-ce qu'une prétérition ? C'est une figure de style qui consiste à annoncer qu'on ne va pas faire quelque chose... et le faire quand même. Prisée des poètes comme des hommes politiques, elle permet d'attirer l'attention sur un sujet délicat.

En l'occurence, c'est en répondant à une question sur le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin, que Manuel Valls emploie la prétérition. L'édile marseillais a reproché au gouvernement de ne pas aller assez vite. Visiblement de quoi irriter le ministre de l'Intérieur.

L'action au ralenti :

Etape 1 : J'aime beaucoup Jean-Claude Gaudin

Je regrette les déclarations de Jean-Claude Gaudin, avec qui j'ai pourtant des relations chaleureuses et de travail.

Etape 2 : Je ne vais pas le critiquer...

Il y a une culture de la violence à Marseille et, face à cette violence, je ne mettrai pas en cause l'action du maire, avec qui j'ai inauguré un centre de vidéoprotection.

Etape 3 : Mais bon quand même

Je pourrais facilement lui faire le reproche d'avoir attendu pour mettre en place ce dispositif, qui doit aussi concerner les cités et pas seulement le centre-ville. Je m'y refuse.

Etape 4 (facultative) : En remettre une couche plus loin dans l'interview

C'est une guerre de l'Etat de droit contre la barbarie, contre ceux qui veulent imposer un autre ordre, celui des caïds et des mafias. Dans un tel contexte, les élus n'ont pas le droit de se diviser. Ils doivent être solidaires et responsables.

Du rab sur le Lab

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