OUST! - Il avait déjà provoqué la polémique sur le dossier rom, et muscle encore son discours. Dans Libération de ce vendredi, le ministre de l'Intérieur annonce avoir demandé aux préfets de s'occuper spécifiquement du dossier rom. Il estime que la majorité des roms "ne veulent pas s'intégrer" :
Les familles roms qui souhaitent s'intégrer sont peu nombreuses. En matière de scolarisation cela se fait un peu, en matière de logement c'est déjà plus compliqué, et sur le travail, c'est aussi très difficile.
Je demande donc aux préfets qu'on aide d'abord les personnes désireuses de s'intégrer et employables mais, je le répète, elles sont très peu nombreuses.
Un discours qui tranche clairement avec celui que le ministre de l'Intérieur tenait encore l'été dernier. En pleine polémique sur les démantèlements de camps de Roms, le ministre de l'Intérieur, alors comparé à Nicolas Sarkozy, rejette ces accusations. Ce vendredi, il vise ouvertement les Roms. Mais il y a sept mois, il affirme ne pas se focaliser sur "tel ou tel groupe culturel" :
Ce qui s'est passé il y a deux ou trois ans (discours de Grenoble, NDLR) quand le Président de la République avait stigmatisé une population, cela n'a rien à voir avec ce que nous faisons. Aucune politique publique que je mène ne sera focalisée sur tel ou tel groupe culturel.
Pas de "stigmatisation d'une population", donc, en août 2012. Sept mois plus tard, le ministre de l'Intérieur n'hésite pas à désigner clairement de qui il parle.