Accusés de dérapage homophobe, les Jeunes Pop s'excusent pour "un malentendu"

Publié à 16h45, le 26 janvier 2013 , Modifié à 16h52, le 26 janvier 2013

Accusés de dérapage homophobe, les Jeunes Pop s'excusent pour "un malentendu"
Diffusion du montage publié par les Jeunes Pop de Haute-Garonne sur twitter

A la veille de la manifestation pro-mariage gay, l'image d'un jeune homosexuel pendu, utilisée sur le site des Jeunes UMP de Haute-Garonne, et circulant sans l'article qui l'accompagne, indigne associations et politiques. Les Jeunes socialistes dénoncent le "grand déballage homophobe des Jeunes pop". Les dits-Jeunes populaires regrettent un "malentendu" et s'excusent.

Au coeur du problème, un montage publié le 2 janvier sur le site des jeunes UMP de Haute-Garonne pour illustrer un article. On y voit un jeune homme torse nu, la corde au cou et accompagné de ces mots : "Tu ne seras pas une pédale mon fils".

Comme l'expliquera le responsable des Jeunes populaires du 31 plus tard, l'image a été tirée du site de HES France (homosexualité et socialisme) où l'on pouvait lire  "Tu ne seras pas une femme mon fils" et a été détourné "par d'autres sites internet".

Toujours est-il que le 2 janvier, un militant UMP décide d'illustrer son article avec cette "image choc". Petit à petit, seule l'image circule. Le message est pris au premier degré et les JUMP de Haute Garonne sont accusés d'homophobie.

Ce 26 janvier, l'Association des familles homoparentales dénonce dans un communiqué"  le niveau maximum de l'HOMOPHOBIE et du morbide indécent" qui a été franchi. Les Jeunes socialistes en font de même :

On sait que les jeunes homosexuels ont 13 fois plus de risques de se suicider que les jeunes hétérosexuels. Il est donc inadmissible de voir l'homophobie latente qu'ils subissent et qui s'affiche sur le site internet de l'UMP comme dans les manifestations, s'installer dans notre pays.

Comme un aveu, les Jeunes pop' du 31 décident ensuite de supprimer l'article en question. Seule l'image, hors contexte, continue de tourner sur le net.

Le responsable des JUMP 31, Guillaume Brouquières, tente depuis de faire comprendre que le montage - "volontairement choquant" - illustrait en réalité un article mettant en garde contre l'homophobie. Il explique ce 26 janvier :

A l’instar des campagnes violentes pour la sécurité routière, cette image était là pour susciter l’émoi chez le lecteur afin qu’il prenne conscience de la réalité de ces suicides chez les personnes homosexuelles. En effet, l’auteur voulait simplement attirer l’attention sur les conséquences dramatiques et horribles de l’homophobie.

Et de présenter ses "excuses" aux personnes qui ont pu être "choquées, de prime abord par cette représentation".

Le Huffington Post a retrouvé le passage de l'article illustré par le montage. L'auteur y parle effectivement du "mal-être identitaire" que peut ressentir un jeune homosexuel et cite deux chercheurs ayant travaillé sur la question, Eric Verdier et Jean-Marie Firdion. Il énumère ensuite les éléments qui peuvent "favoriser les tentatives de suicide" chez ces jeunes : "le fait de nier son homosexualité, l'hostilité des pairs et la peur de la réaction parentale".

A quelques jours de l'arrivée au Parlement du projet de loi sur le mariage pour tous, le sujet est plus que jamais sensible. Le 25 janvier, c'est Christine Boutin qui a créé la polémique sur twitter en ironisant sur le suicide d'un jeune homosexuel.

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