Ce 26 janvier, Le Figaro donne la parole à l'un de ses anciens dirigeants sur le mariage homosexuel : Philippe Villin. Ce banquier d'affaires a été vice-président directeur général du quotidien et aimerait se voir comme le "Pierre Bergé de droite". Faire entendre son soutien au mariage gay est pour lui une "responsabilité sociale" :
C'est un devoir vu ma place en France de soutenir sans réserve le projet de loi de François Hollande. Trop d'entre nous ne sont pas encore sortis du placard. (...)
On peut être ouvertement homosexuel et de droite et travailler dans le monde des affaires. J'aimerais arriver à faire autant que lui [Pierre Bergé, ndlr].
En 2006 déjà, un article de Libération évoquait celui qui a plaidé auprès de Nicolas Sarkozy pour l'égalité des droits entre couples homos et hétéros. Ce samedi dans Le Figaro, Philippe Villin assure qu'il n'avait "pas été loin de le convaincre à l'été 2011 d'accepter le mariage dans son programme". Il s'y était finalement déclaré opposé en février 2012.
Mais si Nicolas Sarkozy "a toujours poussé pour l'égalité absolue"à ses yeux, ce n'est pas le cas des responsables actuels à l'UMP. Philippe Villin dénonce ainsi leur attitude :
L'essentiel des leaders de droite est "à côté de la plaque" et "entre dans l'avenir à reculons".
Qu'ils parlent à leurs enfants, qui, comme la quasi-totalité des enfants hétérosexuels de mes amis et clients, sont favorables au mariage pour tous comme me le disent leurs parents!
S'il ne souhaite pas lui-même se marier avec son compagnon, Philippe Villin considère que rendre le mariage possible est un "aboutissement":
Nous relevions de la psychiatrie au XIXe siècle. Les nazis ont voulu nous exterminer. Il fallait se cacher dans l'après-guerre. Et l'homosexualité n'a été totalement dépénalisée qu'en 1982, au moment même où le sida a failli nous détruire.
Mes jeunes amis gays, qu'ils soient serveurs, vendeurs, agrégés, HEC ou énarques, exigent tous de pouvoir accéder au mariage même si la plupart d'entre nous ne se marieront pas.
Nous sommes un troisième sexe. L'égalité des droits s'impose.
Le "Pierre Bergé de droite" est également favorable à l'adoption et à l'ouverture de la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes. Concernant la gestation pour autrui, il dire "comprendre que la société française puisse être encore réticente". "Mais on y viendra", assure-t-il.
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