Lorsqu'on lui demande ses intentions pour Paris 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet ne dit pas "non" ... mais ne dit jamais "oui". Depuis plusieurs semaines, la députée-maire de Longjumeau, dans l'Essonne, se dit "honorée" de l'attention que des élus de Paris lui portent pour prendre la capitale mais ne va pas jusqu'à faire acte de candidature pour des primaires parisiennes.
Pourtant, selon les informations du Point et du Figaro, NKM est bien "prête à la bataille" et met ses pions en place.
Dans son édition du 24 janvier, Le Point rapporte ainsi des propos tenus par NKM à ses adjoints municipaux de Longjumeau :
Préparez la relève ! Je serai peut-être candidate à Paris. De toutes les façons, si le non-cumul des mandats passe, j'opterai pour mon mandat de député.
Et l'hebdomadaire de préciser que l'ancienne ministre attend de connaitre la décision de François Fillon, lui aussi pressenti pour représenter l'UMP dans la bataille pour la capitale. S'il n'y va pas, il pourrait "l'adouber". Le Point écrit :
Dans leur entourage, d'aucuns parlent d'un véritable deal entre eux. Il est dit que Fillon, qui mettra tous ses réseaux parisiens au service de la candidate NKM, très largement filloniste, figurera sur une liste UMP d'arrondissement.
Et ce "deal" a peut-être été évoqué cette semaine. Le Figaro rapporte ce 26 janvier que François Fillon a en effet rencontré son ancienne ministre quelques jours plus tôt.
Autre rendez-vous stratégique, celui avec Philippe Goujon, député-maire du XVe arrondissement de Paris et président de la fédération UMP de Paris. NKM a déjeuné avec lui vendredi.
Des rendez-vous avec des maires d'arrondissement sont également au programme pour parler réseau. Et pour cause : si NKM veut pouvoir concourir lors de la primaire UMP, elle doit se trouver un ancrage local. Avant d'être le premier des élus, le maire de Paris doit en effet être élu conseiller de Paris dans un arrondissement. Or, contrairement à un François Fillon ou à une Rachida Dati, NKM n'a pas de lien avec Paris pour le moment.
Un réseautage qui n'est en tout cas pas du goût d'une autre prétendante UMP à la mairie de Paris : Rachida Dati. La maire du VIIe arrondissement a plusieurs fois répété qu'elle serait candidate s'il y a primaire. Et rappelle également régulièrement à Nathalie Kosciusko-Morizet qu'elle a déjà un fief, qu'il est dans l'Essonne et que ce ne serait pas très classe de le quitter.
Déjà le 23 décembre dans le Talk Orange-Le Figaro :
Elle avait dit que son fief était dans l’Essonne, et qu’elle était maire de Longjumeau, députée là-bas. Vous savez, aujourd’hui, les électeurs supportent mal que vous puissiez faire du tourisme électoral.
Mais aussi le 24 janvier sur BFMTV :
Faudrait poser la question de savoir : et Longjumeau ? Elle est maire de Longjumeau ! Elue comme députée par les habitants.
Si elle existe politiquement c’est grâce aux habitants de Longjumeau.
Selon le dernier sondage IFop/Fiducial pour leJDD, Nathalie Kosciusko-Morizet ferait jeu égal avec François Fillon lors des municipales contre la favorite socialiste Anne Hidalgo. Comme l'ancien Premier ministre, elle recueillerait 28% des voix au premier tour. Rachida Dati, quant à elle, en rassemblerait 21%.