DISSIDENTS - Si la droite, opposée au mariage pour tous, et le PS, favorable, sont relativement unanimes, les voix divergentes existent. A l’intérieur des deux camps.
Ainsi, Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale où le texte est débattu à partir de ce mardi 29 janvier, a consenti, sur LCI, que "5 à 10% des députés du groupe" pourraient voter favorablement au projet de loi Taubira.
J’ai toujours dit qu’il y aurait entre 5 et 10%, je ne sais pas encore, de députés du groupe qui pourraient voter pour ce texte. On verra à l’arrivée.
Ressent-il cette "indiscipline parlementaire" comme une trahison ? Aucunement, assure-t-il, lui qui a décidé de donner du temps de parole à Franck Riester, député UMP favorable à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, comme Benoist Apparu :
Je suis sur ce point end désaccord avec Franck Riester.
Mais j’ai toujours mis un point d’honneur à ce qu’il puisse s’exprimer et il aura un temps de parole en début de discussion générale.
En revanche, au Parti socialiste, les voix qui feront défaut se comptent sur les doigts d’une seule main, selon Bruno Le Roux, patron des députés PS.
Le député de Seine-Saint-Denis a ainsi reconnu, lundi alors qu’il était l’invité de #DirectPolitique Ouest-France/Linternaute.com et interrogé sur ses certitudes de faire le plein de voix dans son camp :
Non, je ne suis pas certain, car sur ce texte, comme sur d'autres textes, il y a des députés qui font jouer une clause personnelle.
Et ce très proche de François Hollande de poursuivre, plus précis :
Aujourd'hui, j'en compte trois, quatre qui pourraient aujourd'hui ne pas voter ce texte.
Qu'il y ait des députés qui disent "je ne voterai pas cela", alors que c'est un engagement du président de la République, je le regrette.
S’il reconnait "qu’au bout du compte", "le vote est personnel", le chef de file des députés socialistes, qui a mis sur place des tours de permanence des membres de son groupe, priés d’être tous présents les week-ends de débat, prévient :
Je ne suis pas dans la sanction, mais personne n'est obligé d'adhérer à un groupe politique. Personne n'est obligé d'avoir le soutien du Parti socialiste quand on se présente à une élection non plus.
Une perspective de discipline que Christian Jacob veut ne pas comprendre, se positionnant à l’exact inverse de Bruno Le Roux, comme il le rappelle sur LCI :
Je pense que sur des sujets comme ça, il est important qu’il y ait d’une part la liberté de vote, et d’autre part, la liberté d’expression.
On n’est pas dans une caserne, on n’est pas au Parti socialiste.