Mariage gay: comment la majorité défend la "liberté de conscience" brandie par Hollande

Publié à 09h06, le 21 novembre 2012 , Modifié à 09h14, le 21 novembre 2012

Mariage gay: comment la majorité défend la "liberté de conscience" brandie par Hollande
Vincent Peillon, Stéphane Le Foll, Harlem Désir et Bruno Le Roux (montage via Maxppp et images France 2)

C'est la petite bombe lancée par François Hollande devant l'association des maires de France (AMF) le 20 novembre  : ceux qui ne souhaitent pas célébrer des mariages homosexuels pourront objecter la "liberté de conscience" et déléguer leur signature à des adjoints :

Les possibilités de délégations existent et peuvent être élargies.

Après cette sortie, les associations pro-mariage pour tous se demandent pourquoi le chef de l'Etat souhaite "un aménagement spécifique de la délégation sur cette loi".

Dans les matinales et sur twitter ce 21 novembre, les membres de la majorité ont donc tenté de s'en expliquer, chacun à leur manière.

> Bruno Le Roux ou la tentative d'humour

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée a adopté un ton léger pour rassurer les inquiets. Ce qui donne en substance : après tout, la délégation existe déjà, écoutez cette petite anecdote ...

Je connais un maire qui n a pas voulu marier son ex femme avec son amant..Ben il a délégué..et le mariage a bien eu lieu #lemariagepartout

— Bruno Le Roux (@BrunoLeRoux) Novembre 20, 2012

> Harlem Désir ou le "vous n'avez pas compris"

Invité de Radio Classique ce 21 novembre, le premier secrétaire du Parti socialiste a fait une explication de texte de la déclaration de François Hollande. En précisant que la "liberté de conscience" prévaudrait pour les maires et que la délégation serait possible, le président a simplement voulu s'assurer que le mariage serait appliqué partout, même lorsque les maires y sont opposés :

Il a rappelé simplement que les maires ont la possibilité de déléguer, comme ils le font déjà, à leurs adjoints ou à d’autres membres du conseil municipal, la célébration d’un mariage.

Il a donc voulu dire que la loi devrait s’appliquer de façon universelle, il défend ce droit au mariage pour tous.

Je suis là ce matin pour vous expliquer, pour rassurer, pour dire que la position du président est absolument claire. Il a voulu faire en sorte de faciliter la mise en œuvre pour garantir son application sur tout le territoire.

> Stéphane Le Foll ou le "principe de sagesse"

La veille, l'entourage du chef de l'Etat invoquait le "principe de réalité". Ce 21 novembre sur France 2, le ministre de l'Agriculture parle quant à lui de "constat de sagesse". Après tout, pour Stéphane Le Foll, il vaut mieux être marié par un pro-mariage gay que par un anti :

Il faut avoir une analyse avec beaucoup de sagesse. Qui peut imaginer qu’un mariage puisse être fait par quelqu’un qui ne veut pas le célébrer et que les mariés, non respectés par celui qui est censé les marier, pourraient l’accepter eux-mêmes ? Il y a une forme de sagesse  dans ce qui a été évoqué.

Il y a simplement un constat de sagesse  à faire.Il faut que cette loi soit discutée, que ce soit un vrai progrès pour ceux qui s’aiment. Il y a un objectif, un projet mais aussi la nécessité de l’écoute et de la sagesse.

> Vincent Peillon ou le "de toutes façons la question ne se posera pas"

Pour le ministre de l'Education, invité par France Info, on fait un faux procès à François Hollande car, même si la "liberté de conscience" existe, peu de maires l'invoqueront. "Que se passera-t-il si tout le monde refuse dans une mairie ?", lui demande la journaliste. Réponse du ministre :

Ecoutez, vous savez bien que ce ne sera pas le cas !Franchement, quelle vision de la France ! Nous sommes en train de nous redresser (…) Je ne crois pas du tout à ce que vous dites, je crois que beaucoup de monde sait que c’est un nouveau droit.

Du rab sur le Lab

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