Nicolas Sarkozy a finalement accepté de parler avec Jean-Christophe Cambadélis, son homologue à la tête du PS. Pour décider de saisir en concertation le CSA sur la nouvelle et cinquième invitation de Marine Le Pen à Des paroles et des actes, ce jeudi 22 octobre. Leur grief ? Que la présidente du FN, candidate aux régionales dans le Nord, soit plus exposée médiatiquement que ses rivaux LR, Xavier Bertrand, et PS, Pierre de Saintignon.
Face à ces pressions multiples et ces critiques virulentes, France 2 a décidé de réagir et a finalement annoncé avoir invité les trois concurrents à la présidence de la nouvelle grande région Nord à débattre en deuxième partie d’émission. "Nous invitons Xavier Bertrand et Pierre de Saintigon à se joindre à Marine Le Pen en deuxième partie d'émission pour un débat, à égalité de parole, sur les régionales pour apaiser la polémique", a annoncé à l'AFP France Télévisions.
Interrogée par Europe 1 sur ce nouveau scénario, Marine Le Pen se dit "scandalisée" de la "discourtoisie" de la chaîne publique qui lui aurait envoyé un mail pour la prévenir à 23h40. La présidente du FN demande dans ce cas à ce que les débats prévus avec Stéphane Le Foll et Jean-Christophe Lagarde soient supprimés.
Un revirement de la part de France TV qui irrite Pierre Laurent, le patron du PCF. Invité de... France 2, pour les 4 Vérités, celui qui est candidat aux régionales en Ile-de-France a pesté :
"Votre chaîne invite Marine Le Pen et on nous dit "va y avoir de la contradiction". Finalement on invite deux autres listes. Toutes les autres elles disparaissent de la circulation. Merci de votre invitation mais c’est pas toujours le cas.
"
Depuis la révélation de l'invitation de celle qui est bien placée pour l'élection régionale en Nord-Pas de Calais-Picardie des 6 et 13 décembre, ses adversaires font tomber une pluie de critiques sur France 2 et interpellent le gendarme de l'audiovisuel.
Après Xavier Bertrand, rival "Les Républicains" de Marine Le Pen qui s'est indigné vendredi de ne pas avoir été invité pour lui porter la contradiction, après Pierre de Saintignon, son adversaire PS qui a saisi "en urgence" le CSA le même jour "pour non-respect du temps de parole" - sans cibler spécifiquement l'émission de la télévision publique -, ce sont les patrons respectifs des Républicains et du PS qui ont écrit au CSA.
Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis ont depuis également haussé le ton en critiquant à l'unisson cette invitation, à un mois et demi des régionales, et en envoyant chacun au CSA et à la chaîne une lettre de protestation. Le gendarme de l'audiovisuel avait appelé mercredi les télévisions qui reçoivent des personnalités politiques "fortement impliquées" dans la campagne des régionales à donner rapidement la parole à leurs concurrents.