Encore un politique qui se fait prendre la main dans la boîte à cigares ? Une plainte pour prise illégales d'intérêts attend le retour des vacances du procureur de Nice, Eric de Montgolfier.
Selon l'association Anticor qui a déposé cette plainte, le député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal aurait fait dépensé plus de 20 000 euros d'argent public en cinq ans pour l'achat de cigares cubains.
Le maire a parlé à Rue89 de "dépenses de protocole". Le Lab publie la plainte et donne la parole à la plaignante, également chef de l'opposition à Menton.
Une plainte pour prise illégale d'intérêts
La plainte qui attend le retour de vacances du procureur est signée Pascale Gerard , secrétaire nationale du PS et conseillère municipale d'opposition à Menton.
Celle qui est aussi militante de l'association Anticor a reçu dans sa boite aux lettres et transmis au Lab une série de documents présentés comme des factures envoyées par un bar-tabac de Menton à la mairie de cette même ville. A ces factures de Partagas D4 tamponées par les services de la mairie, répondent quelque jours plus tard des mandats de paiement du trésorier Municipal de la ville.
Au total, selon les calculs de l'association Anticor, entre 2006 et 2009, 20 801 euros d'argent public seraient partis en fumée.
Jean-Claude Guibal, 71 printemps, est maire de Menton depuis 22 ans. Il est également député de la quatrième circonscription des Alpes-Maritimes .
DOCUMENT : La plainte d'anticor (toutes les zones noires ci-dessous et les flèches rouges sont du Lab )
Un exemple de facture tamponné par les services de la mairie émise par un bar-tabac de Menton le 1 aout 2007. On peut y lire "4 boîtes de Partagas D4 à 174€ 4 x 174 = 696 €".
Deux semaines plus tard, le trésorier municpal de Menton émet un mandat de paiement de 696 euros.
Le Lab a ainsi reçu 82 pages de factures et mandats de paiement pour les cigares de la mairie de Menton.
A lire aussi : le blog de Pascale Gérard et le site de Jean-Claude Guibal.
"Dépense de protocole" répond le député-maire
Sur rue89.com
Interrogé par le site Rue89 , le député-maire affirme qu'il en faisait uniquement bénéficier ses hôtes et que lui même ne fume que des cigarillos brésiliens .
"
C'était à l'époque où l'on pouvait encore fumer dans certains lieux publics. Ces cigares étaient donc un des postes de notre budget protocole, comme les boissons par exemple.
"Contacté par Le Lab, Pascale Gerard réfute ces deux arguments.
"
La loi Evin date de 1991 et l'interdiction de fumer dans les lieux publics date de 2006. D'autre part, on n'a jamais vu monsieur le maire fumer des cigarillos. J'ai fait le calcul, deux cigares par jour, ça lui correspond très bien. Il dit que c'est pour le protocole ? Dans ce cas, l'usage veut qu'on propose plusieurs marques de cigares et non toujours sa préférée!
"Fumer tue, surtout au gouvernement : l'affaire Blanc
Sur lejdd.fr
En juin 2010, Le Canard Enchaîné révèle que le secrétaire d'Etat au Développement de la région-capitale s'est fait offrir par l'Etat 12.000 euros de cigares en dix mois et n'en a remboursé que 3.500 euros.
Christian Blanc accuse Guillaume Jublot, un ancien collaborateur licencié, de vouloir régler ses comptes. Celui-ci dément . Mais pour l'ancien patron d'Air France et de la RATP, Guillaume Jublot l'a trahi en transmettant à la presse ces "révélations ne cassant pas trois pattes à un canard, fut-il enchaîné ".
Le 4 juillet, Christian Blanc est éjecté du gouvernement .
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