Merkel annonce la candidature de Sarkozy

Publié à 17h13, le 30 décembre 2011 , Modifié à 08h40, le 29 janvier 2012

Merkel annonce la candidature de Sarkozy
Nicolas Sarkozy à Toulon le 1er décembre 2011. (Reuters)

Nicolas Sarkozy n'ose pas le dire, alors c'est Angela Merkel qui le fait : le chef de l'Etat sera candidat à l'élection présidentielle.

Pareil à Docteur Jekyll et mister Hyde, le président de la République est actuellement habité par deux personnalités. D'un côté le Président, jusqu'au 6 mai prochain, de l'autre le candidat, qu'on voit de plus en plus souvent. Pourtant, le chef de l'Etat ne s'est pas déclaré. Un communiqué de la CDU annonçant la présence d'Angela Merkel aux meetings électoraux de Nicolas Sarkozy laisse entendre qu'il sera bien candidat. 

Comment le CSA va-t-il s'y prendre pour décompter son temps de parole dimanche soir ? En tant que président ou en tant que candidat ? Le Lab vous donne les éléments pour s'y retrouver dans ce casse-tête.

 

  1. Merkel participera à des meetings avec Sarkozy

    Sur AFP

    En annonçant qu'Angela Merkel participera à des meetings électoraux avec Nicolas Sarkozy au printemps, la CDU, le parti de la chancelière, annonce au passage la candidature du président de la République. 

    Alors que tout le monde s'interroge sur la date du départ en campagne du président de la République, pour la dirigeante allemande elle ne semble plus faire aucun doute.

    Hermann Grohe, secrétaire général du parti annonce cette présence samedi lors d'un discours dans le cadre du conseil national de l'UMP à Paris. "Angela Merkel va soutenir Nicolas Sarkozy lors de rendez-vous de campagne au printemps", a-t-il prévu de dire à la Porte de Versailles devant l'assemblée du parti présidentiel. 

    A l'AFP, il a ajouté : 

    Nicolas Sarkozy est l'homme qu'il faut à l'Elysée et cela va continuer. 

  2. Déjà "candidat présumé" pour le CSA

    Sur Europe1.fr

    Dimanche soir, Nicolas Sarkozy interviendra à la télévision sur six chaînes simultanément ! Problème : le CSA ne va-t-il pas s'emmêler les pinceaux pour décompter son temps de parole ? En effet, le décompte se fait différemment selon que c'est le président ou le candidat "présumé" qui s'exprime... Le CSA devra donc apprécier les différentes interventions du locataire de l'Elysée afin de savoir s'il s'agit de propositions du prétendant à l'élection présidentielle ou de déclarations du chef de l'Etat.

  3. 52% candidat, 48% Président

    Sur Mediapart

    Depuis le premier septembre 2009, le CSA décortique chacune des interventions du chef de l'Etat et les classe en deux catégories : d'un côté, les propos relatifs à sa fonction de Président (quand il s'exprime en tant qu'arbitre, de chef de guerre ou garant de l'indépendance nationale), de l'autre le candidat.

    EXTRAIT

    Depuis que le verbe présidentiel est ainsi placé sous surveillance, 52% des propos de Nicolas Sarkozy ont été considérés comme relevant du "débat national", 48% du "régalien", d'après des chiffres inédits communiqués par le CSA à Mediapart. En résumé, Nicolas Sarkozy s'exprime plus souvent en homme politique partisan qu'en chef de l'État neutre et impartial.

  4. Quel habit pour Sarkozy ?

    Nous avons isolé les passages forts du discours de Toulon le premier décembre. Selon les chiffres du CSA dévoilés en exclusivité par Mediapart, Nicolas Sarkozy a porté pendant 30 minutes l'habit du candidat et 21 minutes celui du président lors de ce discours.

    Règle du jeu : A vous de deviner s'il s'agit du Président ou du candidat dans les extraits ci-dessous.  Les réponses, issues de notre inteprétation et non pas du décompte du CSA, se trouvent dans le paragraphe suivant. Collez votre score dans les commentaires, un #FF offert au meilleur !

    CANDIDAT OU PRESIDENT :

    • "Dire la vérité aux Français, c'était leur dire que pour sortir de la crise, il fallait travailler davantage et non pas moins".
    • "Je sais que la vie d'un grand nombre de Français est plus difficile, aujourd'hui, après trois ans de crise".
    • "Permettre la retraite à 60 ans sans financement était une décision socialement injuste".
    • "Que restera-t-il de l'Europe si l'euro disparaît, si le cœur économique de l'Europe s'effondre ?"
    • "Ce n'est pas (...) en boudant l'énergie nucléaire (...) que (la France) valorisera au mieux ses atouts."
    • "Renoncer à notre place de membre permanent du Conseil de sécurité et à notre droit de véto ne serait ni plus ni moins qu'une faute."
  5. Lisez-vous en Sarkozy comme dans un livre ouvert ?

    Alors, Président ou candidat ? Retrouvez ici les solutions du quizz créé par Le Lab. Attention, ces solutions sont nos interprétations et ne proviennent pas d'un document officiel du CSA.

    • "Je sais que la vie d'un grand nombre de Français est plus difficile, aujourd'hui, après trois ans de crise". PRESIDENT : Nicolas Sarkozy tire ici un constat sur la qualité de vie des Français.
    • "Permettre la retraite à 60 ans sans financement était une décision socialement injuste". CANDIDAT : Nicolas Sarkozy profite du discours de Toulon pour vanter les mérites de la réforme des retraites qu'il a mené à l'automne 2010 et critiquer le projet présidentiel du Parti socialiste, d'EELV et de Marine Le Pen qui prévoient le retour de la retraite à 60 an. 
    • "Que restera-t-il de l'Europe si l'euro disparaît, si le cœur économique de l'Europe s'effondre ?" PRESIDENT : Nicolas Sarkozy défend ici l'intégrité économique de la France, sans prise de position spécifique comme pourrait le faire un candidat. 
    • "Ce n'est pas (...) en boudant l'énergie nucléaire (...) que (la France) valorisera au mieux ses atouts." CANDIDAT : Nicolas Sarkozy envoie ici une pique aux écologistes qui prévoient une sortie du nucléaire et aussi à François Hollande qui prône une diminution de l'énergie atomoique.
    • "Renoncer à notre place de membre permanent du Conseil de sécurité et à notre droit de véto ne serait ni plus ni moins qu'une faute." CANDIDAT : Nicolas Sarkozy fait ici référence au programme d'Europe-Ecologie-Les-Verts qui prévoit de céder le siège de la France au Conseil de sécurité des Nations Unies pour créer un siège européen. Cette prise de position avait compliqué l'accord entre le PS et EELV.
  6. Ce sujet se construit avec vous !

    Vous avez vu une video, un lien, un article susceptible d'enrichir ce sujet ? Collez le lien dans les commentaires, nous l'ajouterons à notre sélection !

Du rab sur le Lab

PlusPlus