TENSION AMICALE -Le ton est monté entre Michel Sapin et Claude Bartoloneà propos de la mise en œuvre des emplois d’avenir. Après les critiques du ministère du Travail contre la Seine-Saint-Denis, département d’élection du président de l’Assemblée, Claude Bartolone a appelé, jeudi 30 mai, le ministre "à changer de ton".
Vint-quatre heures plus tard, les deux hommes se sont expliqués sur cette empoignade. Par SMS, explique ce vendredi 31 mai Claude Bartolone sur BFM TV.
Le titulaire du perchoir est ainsi revenu sur cette saillie commentée à l’encontre de Michel Sapin.
J’ai dit à Michel Sapin ce que je pensais de la réaction de son cabinet. On s’est expliqué hier.
Se sont-ils téléphonés ? Comment s’est déroulée cette explication ? Fort de son franc-parler et de son émancipation politique, Claude Bartolone raconte la scène :
On a eu une conversa… j’étais dans le TGV donc on a communiqué par SMS.
Je lui ai dit que ce n’était pas normal. On ne peut pas avoir ce genre de phrases en direction de ce genre de collectivités qui connaissent des problèmes durs.
On a décidé, lui comme moi, parce que c’est un très bon ministre, d’en rester là et de se mettre au boulot.
Quelques minutes plus tôt, Michel Sapin, ministre proche de François Hollande, avait également commenté cette confrontation amicale, sur Europe 1, appelant "chacun à se mobiliser" sur l'emploi plutôt que de "critiquer".
Et le ministre du Travail de dédramatiser :
Il a un caractère bouillant, c'est une de ses qualités ; quand on fait des remarques sur son département il considère que c'est une critique contre lui-même.
A l’origine du conflit, des critiques de l'entourage du ministre du Travail soulignant le retard pris dans le département de Seine-Saint-Denis pour mettre en œuvre les emplois d'avenir. Claude Bartolone, ancien président du conseil général de ce département, avait vivement réagi à ces propos rapportés dans le quotidien Le Monde estimant que "les missions locales fonctionnent mal en Seine-Saint-Denis et (que)les collectivités ne font pas assez d'efforts" pour mettre en place des emplois d'avenir.
Sur BFM TV, ce vendredi, il persiste à penser que ces critiques étaient infondées :
Ces critiques ne sont pas justes. En nombre d’emplois créés, on en a fait autant que le Val d’Oise et Paris. C’est vrai qu’en pourcentages… Mais nous avons beaucoup plus de jeunes chômeurs dans ce département.
Et au lieu d’avoir des remarques désagréables comme ça… Je suis en colère.
Nous faisons le job. Mais quand vous êtes submergés par la vague du chômage des jeunes, on a besoin de l’aide de l’Etat.