MoDem cherche Thierry Robert désespérément

Publié à 18h31, le 17 septembre 2012 , Modifié à 18h31, le 17 septembre 2012

MoDem cherche Thierry Robert désespérément
Capture d'écran de Thierry Robert issue d'un reportage de février 2012 (clicanoo.re)

Depuis ce week-end du 16 septembre, le député MoDem Thierry Robert suscite la colère des journalistes sur l’île de la Réunion. Son tort ? Avoir laissé ses partisans agresser, sous ses yeux, deux journalistes lors d’une conférence de presse.

L’affaire prend une ampleur sur l’île : ce 17 septembre, environ 200 journalistes, politiques et syndicaux ont protesté à Saint-Denis. Trois députés socialistes de l’île l’accusent dans un communiqué d’avoir "suscité des violences".

Et à Paris ? Le MoDem explique au Lab qu’ils sont en train "d’essayer de joindre" Thierry Robert pour avoir sa version. Ensuite, ils réagiront.

  1. Des informations "par l'AFP et Facebook"

    Sur clicanoo.re

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    Nous cherchons à joindre Thierry Robert pour avoir ses explications. En l’état, on ne peut pas dire grand-chose.

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    Un peu dépassé le MoDem après les incidents impliquant Thierry Robert, élu de La Réunion et dernier député aux couleurs du parti avec Jean Lassalle. L’homme est accusé d’avoir incité ses partisans à la violence contre des journalistes lors d’une conférence de presse. Deux reporters ont été agressés, l’un frappé violemment. Le député aurait assisté à la scène sans réagir.

    L’incident a eu lieu ce week-end mais, en fin d’après-midi ce 17 septembre, le MoDem dit toujours être sans nouvelle du député. Un responsable du parti explique au Lab que l’affaire lui est parvenue par un journaliste réunionnais. Depuis, ses seules infos viendraient "de l’AFP et du compte Facebook de Thierry Robert" :

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    Comme vous, je visionne les vidéos. (…)

    Je ne comprends pas, il n’a jamais eu de problèmes auparavant.

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    En attendant d’avoir la version de l’élu, c’est motus et bouche cousue au MoDem.

    Que s’est-il passé pour en arriver à ces violences ? L’histoire commence le 14 septembre lorsque le député de la Réunion lance une action devant la préfecture de Saint-Denis. Il vient réclamer des emplois aidés et, pour cela, il décide de camper devant le bâtiment. Lorsque les forces de l’ordre tentent de le déloger, le député s’évanouit et reste inerte dans les escaliers. C’est en tout cas ce que montrent les images disponibles ici .

    Mais le lendemain matin, dans le Journal de l’Ile de la Réunion (JIR), Thierry Robert n’est porté ni en héros, ni en victime. Au contraire, le quotidien titre  "Du grand cinéma" et estime que le député simule.
     

     
    Cela n’est absolument pas du goût de Thierry Robert. Le 15 septembre, il tient un point-presse sur le même sujet et s’emporte contre le JIR :

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    S’il y a un journaliste du JIR, ils ne sont pas les bienvenus. (…) Je veux qu’on puisse les repérer et s’il y en a, ils iront plus loin !

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    Autour de lui, ses partisans font monter la pression en criant "Dehors !", comme le raconte un journaliste pris à parti . Une caméraman travaillant pour le site clicanoo.re (qui appartient au JIR) est violemment bousculée. Un collègue du Quotidien de La Réunion lui vient aide et est jeté au sol. Les coups continuent et, selon le journaliste, Thierry Robert ne bronche pas.
     
     

     
    Ce sont donc ces évènements qui ont déclenché la colère, non seulement des journalistes, mais aussi de certains politiques de la région. Trois députés socialistes de l’île et un sénateur ont rédigé un communiqué :

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    Thierry Robert, en suscitant les violences, s’est frappé lui-même d’indignité.

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    Selon l’AFP, l’élu s’est dit "désolé" pour ces incidents, ajoutant qu’il rembourserait le matériel endommagé. Mais les responsables des journaux ont "refusé"  ces excuses et annoncent vouloir porter plainte.

    Pendant ce temps, à Paris, les incidents commencent tout juste à remuer le MoDem.
     
     

Du rab sur le Lab

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