Les bisous de Pierre Laurent aux socialistes ne plaisent pas du tout au Parti de gauche. Le patron du Parti communiste plaide ce 10 octobre dans Le Parisien pour une alliance dès le premier tour avec les socialistes à Paris et tente de convaincre les militants communistes qui seront maitres de la décision lors d'un vote, du 17 au 19 octobre.
Pas une véritable surprise puisque communistes et socialistes sont alliés à Paris depuis 2001. Mais leurs camarades du Parti de gauche, avec lesquels ils forment le Front de gauche, sont contre cette décision. Ces derniers veulent former une liste indépendante au premier tour, derrière leur candidate Danielle Simonnet.
Commençons par Pierre Laurent qui argumente ce jeudi en faveur de l'alliance PC/PS :
Nos instances départementales viennent de donner leur préférence à un accord d’union dès le premier tour avec les listes d’Anne Hidalgo. Et je partage cette proposition. (...)
D’abord, parce que nous ne voulons pas du retour de la droite.
Ensuite, parce que les priorités que nous avions fixées sur le logement social ou le développement de l’emploi publicont été retenues.
Autant au niveau du gouvernement, nous ne trouvons aucune écoute, autant à Paris nous sommes entendus et respectés depuis deux mandats dans la majorité municipale.
Si Pierre Laurent dissocie bien les désaccords nationaux de la situation particulière à Paris, Jean-Luc Mélenchon ne voit pas les choses du même oeil.
Résultat, après cette interview, et même si Pierre Laurent y précise qu'il "se battra de toutes [ses] forces" pour que cette "différence d'appréciation" sur les minicipales "n'ouvre pas une crise au Front de gauche", la réaction du Parti de gauche est très négative.
Ainsi de Danielle Simonnet, chef de file à Paris :
Je suis consternée par décision CF PCF de quitter le #FDGà #Paris2014. Je continue d'espérer que les militants voteront pour sa poursuite. — Simonnet Danielle (@Simonnet2) October 10, 2013
Ou du conseiller de Paris Parti de gauche, proche de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière :
Je suis consterné par l'interview de Pierre Laurent dans le Parisien et ne comprend pas pourquoi il propose que le PCF quitte le FDG à Paris — Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) October 10, 2013
Au Parti socialiste en revanche, on est évidemment très satisfait. Anne Hidalgo a remercié Pierre Laurent pour sa prise de position :
Merci à @PLaurent_PCF : comme lui, je souhaite un accord dès le 1er tour des municipales à #Paris — Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) October 10, 2013
Quelques jours plus tôt, son équipe n'imaginait pas les choses autrement. Les porte-parole Bruno Julliard et Pascal Cherki ont expliqué devant quelques journalistes :
Le bilan de la gauche à Paris est collectif, nous gérons Paris ensemble depuis 13 ans.
On a parfois plus de tensions avec les Verts qu'avec le PC.
Politiquement, on ne voit pas comment ils pourraient expliquer une séparation.
Quand à l'intervention de Jean-Luc Mélenchon dans le débat parisien, Bruno Julliard la juge "mal adaptée" :
Il ne fait pas bon de tirer contre son camp pour faire triompher les valeurs de gauche. S'il dénonce la politique d'austérité de Paris, il tire autant sur le PS que sur le PC.
Outre des questions de fond, comme la politique du logement social, les communistes ont obtenu des postes : 13 conseillers de Paris promis contre 8 actuellement si la gauche l'emporte.