L’UNION FAIT LA FORCE – Tremblement de terre à Montpellier. Détenue par la gauche depuis 1977, Montpellier pourrait basculer à droite en 2014, selon un sondage paru mi-janvier. Mais l’hypothèse d’une victoire de la droite ne tient que si Jacques Domergue, le candidat investi par l’UMP, rallie à lui le dissident socialiste, exclu du PS, Philippe Saurel.
C’est d’ailleurs le candidat UMP qui a commandé ce sondage et envisagé cette hypothèse. Un argument pour draguer Philippe Saurel. Interviewé par Le Nouveau Montpellier, Jacques Domergue ne s’en cache d’ailleurs pas.
Ça fait longtemps que je sais que la ville a besoin de ça. Jusqu’à présent, personne n’osait l’imaginer. J’ai voulu voir ce que ça pouvait donner.
"Avec Saurel, ce qu’on va essayer de faire, c’est comme en Allemagne. Là-bas, ce n’est plus la gauche contre la droite : on se réunit et on se bat pour son pays. Nous, on veut se battre pour Montpellier", poursuit-il avant d’ajouter, s’en prenant à Jean-Pierre Moure, le candidat officiel du Parti socialiste :
Notre adversaire, Jean-Pierre Moure, c’est un intrus pour les Montpelliérains, les gens me disent "on n’en veut pas, il n’est pas d’ici, vous et Saurel ça nous va".
Sauf que le dissident socialiste ne l’entend pas de cette oreille et ne semble pas enclin à fusionner sa liste avec celle de la droite entre les deux-tours.
Contacté par Le Nouveau Montpellier, Philippe Saurel s’amuse de cette manigance du prétendant UMP à l’hôtel de ville montpelliérain :
Hélène Mandroux a fait 47% au premier tour en 2008, 61% si l’on ajoute le vote des Verts. Aujourd’hui, Jean-Pierre Moure et les Verts pèsent 32%. L’UMP était à 27% en 2007 et ne décolle pas aujourd’hui. Ma candidature, avant mon exclusion du Parti socialiste est estimée à 12% d’intentions de vote.
Jacques Domergue a fait un calcul simple : 27 12=39% et on gagne. Mais je représente une liste citoyenne, je suis dans une autre logique que celle des partis politiques.
Pour parvenir à cette hypothèse d’un improbable rassemblement, Jacques Domergue compte sur les velléités de Philippe Saurel à l’encontre de son ancien parti.
Mardi 14 janvier, ce dernier, adjoint au maire de Montpellier, se fendait d’un communiqué dans lequel il affirme "être empêché de souscrire un prêt pour sa campagne". Et voit derrière cet obstacle la main du PS.
Je suspecte le PS de faire pression sur la direction nationale de cette banque, qui finance souvent les campagnes du PS et du Front de gauche pour me faire perdre du temps.