Dix parlementaires socialistes lancent le club de "la Gauche durable" et signent leur manifeste de naissance dans Libération ce 9 juillet. Leur but: permettre à la gauche de se maintenir au pouvoir en "repensant notre modèle de croissance", avec notamment une préférence pour l'économie verte.
La "Gauche durable", nouveau concept ? Pas vraiment. C'est même un certain François Hollande qui a rendu la formule à la mode... en 2005. Ce que les fondateurs du club ignoraient. "Je n'étais pas au courant !" confesse le député de l'Ardèche Olivier Dussopt au JDD.fr.
"Je n'étais pas au courant !"
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La Gauche durable veillera à ce que les politiques soient orientées en faveur de la transition d'une économie éreintée vers une économie décarbonée, numérique, innovante, créatrice d'emplois.
Le club de la "Gauche durable" signe son acte de naissance dans Libération [article payant]ce 9 juillet. Dix parlementaires veulent inscrire le Parti socialiste dans la longévité en favorisant une "prospérité sobre en ressource", "moins consummériste" et plus soucieuse de "l'égalité des territoires". Bref, une gauche au pouvoir plus longtemps grâce au développement durable.
Parmi ces parlementaires, on trouve notamment Laurence Rossignol, secrétaire nationale au PS chargée de l'environnement ou Philippe Martin, chargé du développement durable dans le groupe socialiste lors de la précédente mandature.
La "Gauche durable", une idée toute neuve ? Pas vraiment. La formule, et surtout le concept, vient d'un ancien conseiller de Pierre Bérégovoy et de Laurent Fabius: Géraut Guibert. Il est l'un de ceux qui ont tenté ces dernières années de concilier socialisme et écologie, au point de le développer dans un ouvrage en 2005 "L'utopie et la rose. Les nouvelles horloges de la gauche". Déjà à l'époque, cette alliance idéologique était selon lui le seul moyen pour la gauche de s'ancrer dans la durée.
Géraut Guibert a d'ailleurs été nommé directeur de cabinet de Nicole Bricq lorsqu'elle était encore ministre de l'Ecologie. Sa remplaçante, Delphine Batho, ne l'a pas reconduit.
Quant à l'idée de "gauche durable", elle a été très rapidement reprise par François Hollande. En janvier 2005, on peut lire dans Libération :
François Hollande a profité de ses succès de 2004 pour mettre sur le marché son concept de "gauche durable".
Il s'agit de rebâtir sur les ruines de la gauche plurielle, morte le 21 avril 2002, "une coalition" qui soit capable de proposer "un contrat" de gouvernement.
Les journalistes la qualifie alors d'"outil électoral qui peine à démarrer". François Hollande ressort la formule en 2008, notamment lors de la fête de l'Humanité. La gauche durable est la nouvelle gauche plurielle.
De "gauche durable" il est enfin de nouveau question en 2010, lorsque le PS et EELV commencent à négocier leurs accords électoraux pour 2012. Pierre Moscovici la défend lors de certains meetings pour "un nouveau modèle de développement économique, social et écologique". Les 60 circonscriptions laissées aux écologistes lors des législatives en seront l'incarnation.
Alors, hommage à François Hollande ou coïncidence ? Les fondateurs du nouveau club "Gauche durable" ne savaient pas que leur concept avait de la bouteille. Le député de l'Ardèche Olivier Dussopt répond ainsi au JDD.fr:
Je n'étais pas au courant !