On ne change pas (trop) les traditions chez les socialistes. Quand bien même la famille n’a jamais été aussi divisée qu’en cette campagne présidentielle 2017 entre pro-Hamon et pro-Macron. Et alors qu’une partie des candidats a décidé de renoncer à leurs derniers déplacements de campagne suite à l’attaque terroriste sur les Champs-Elysées, jeudi 20 avril, Benoît Hamon a au moins maintenu son dernier déplacement à Carmaux, sur les terres de Jean Jaurès . Un symbole.
Le candidat PS a ainsi annulé un déplacement en banlieue parisienne dans la matinée mais maintenu un discours dans le fief de la figure du socialisme français. "J'ai allégé ma campagne aujourd'hui", "je n'ai gardé qu'un seul événement : je serai à Carmaux, sans décor particulier, je parlerai sous la statue de Jaurès", a expliqué l’ancien ministre de l’Education nationale de François Hollande avant de justifier, ce vendredi sur BFM TV, ce maintien comme un acte de résistance face au terrorisme alors que Marine Le Pen et François Fillon disent avoir "suspendu" leur campagne.
"Jaurès était un républicain immense et un homme de paix", commence par rappeler le vainqueur de la primaire de la Belle Alliance Populaire. Dans un contexte de menace terroriste sur les candidats et d’une fusillade sur les Champs-Elysées tuant un policier et en blessant deux autres, en pleine émission politique des onze candidats à la présidentielle sur France 2, il poursuit :
"Tous les symboles sont réunis : des hommes en uniforme qui assurent notre sécurité, les représentants de la République, sur les Champs-Elysées, à trois jours du premier tour. Il y clairement la volonté de prendre le pouvoir sur nous et de prendre le pouvoir dans nos têtes. Fondamentalement, la démocratie ne peut pas s’arrêter, être empêchée, par un acte terroriste, c’est cela qu’ils visent. Le débat démocratique ira jusqu’au bout avec des mots qui seront sans doute différents. (…) Devant un acte comme celui-là, rien ne serait pire que la récupération politique. (…) Dans un moment comme celui-là, notre joyau, c’est notre résistance. (…) J’aurai une parole qui sera consacrée à rendre hommage au policier. Et à dire que l’essentiel c’est la république et la démocratie et qu’il ne faut surtout pas leur faire ce cadeau incroyable d’arrêter de parler de la démocratie et de la République.
"
Benoît Hamon ne veut pas céder face à la peur. Et il veut le montrer sur ces terres tarnaises où François Mitterrand a débuté sa campagne en 1980 et François Hollande l’a achevé en 2012 .
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