Nouvelle fracture au Front de gauche

Publié à 21h14, le 28 février 2013 , Modifié à 21h16, le 28 février 2013

Nouvelle fracture au Front de gauche
Jean-Luc Mélenchon et André Chassaigne en 2010. (Maxppp - Jean-Louis Gorce)

COMBIEN DE DIVISIONS ? - Nouveau désaccord au sein du Front de gauche. Cette fois, c'est sur la loi pour la refondation de l'école que la gauche de la gauche est divisée. 

D'un côté, le président du groupe à l'Assemblée nationalea annoncé que les députés du Front de Gauche ne voteraient pas contre le projet de loi, de l'autre, le Parti de gauche publie un communiqué pour souligner la position "à contre-courant" du député du Puy-de-Dôme.

"On ne s'y opposera pas. Notre vote favorable ou d'abstention sera fonction des débats, des amendements, des avancées qu'on pourra avoir sur ce texte", a déclaré mardi le président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine au Palais-Bourbon. 

Et de faire remarquer le "volontarisme" et la "volonté nouvelle pour développer l'Education nationale dans notre pays", dans le texte du gouvernement : 

Sur ce texte, comme sur les autres, on n'est pas dans une posture a priori d'opposition systématique ou de godillot.

Problème : le parti de Gauche, lui, n'est pas d'accord avec cette prise de position et le fait savoir dans un communiqué

Le Parti de Gauche se dissocie de l’annonce solitaire d’André Chassaigne favorable à la prochaine loi d’orientation scolaire en débat à l’assemblée nationale le 11 mars prochain. 

André Chassaigne va même jusqu’à présenter cette loi comme « volontariste » alors qu’elle est celle de tous les renoncements.

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard demande à "promouvoir un tout autre projet de loi". Et indique : 

"En plein débat sur les rythmes scolaires, l’annonce intempestive et à contre-courant d’André Chassaigne ne représente donc en rien la position du Front de Gauche face à cette loi d’orientation scolaire." 

Les relations ne sont pas toujours simples à l'intérieur de cette coalition politique, composée du Parti de gauche, du Parti communiste français et de sept autres mouvement. Des tensions sont nées après les légisatives. Jean-Luc Mélenchon avait comparé certains communistes à "des quasi-socialistes". Propos peu appréciés par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

  

Les deux hommes ont également été en compétition pour la présidence du conseil national du Front de Gauche. "Pas de guerre des chefs", assuraient les deux hommes. Mais la poste, jusque là détenu par Pierre Laurent, était réclamé par l'ancien candidat à l'élection présidentielle. "Pierre occupe beaucoup de postes : il est déjà sénateur, conseiller régional, président du Parti de la gauche européenne et secrétaire national du PCF. Il faut répartir les rôles autrement", expliquait Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche, comme le raconte Le Monde. "S'il y a un chef, ce n'est plus un front mais un parti", a-t-on rétorqué du côté des communistes. 

Autre sujet de tension : les municipales 2014. Si le PCF souhaite ménager son traditionnel allié socialiste, le Parti de gauche fait plutôt le choix de listes autonomes. Selon Slate.fr, avec 78 communes de plus de 10.000 habitants, généralement en alliance avec le PS, le PCF a tout intérêt a conserver une "union de la gauche" au niveau local. Quand le Parti de gauche plaide pour une alternative sous la banière du Front de gauche. 

Du rab sur le Lab

PlusPlus