Opposition entre Le Maire et Sarkozy sur la vision de la France : "culture" vs "identité"

Publié à 10h12, le 08 juin 2016 , Modifié à 12h04, le 08 juin 2016

Opposition entre Le Maire et Sarkozy sur la vision de la France : "culture" vs "identité"
Bruno Le Maire © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

MARQUEUR - C'est l'un des thèmes principaux de sa campagne pour la primaire de la droite : la bataille pour la restauration de la "culture" française. Sur France 2 mercredi 8 juin, Bruno Le Maire fait à nouveau un petit développement sur ce sujet. En plaçant notamment la culture au-dessus de "l'identité". Coïncidence (ou pas), cela intervient le jour où Nicolas Sarkozy défendra de son côté, lors d'un meeting à Lille, ce thème qui lui est cher de l'identité de la France.

Voici le dialogue qu'a eu le député LR de l'Eure avec le journaliste de France 2 ce mercredi :

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- Roland Sicard : L'identité nationale...



- Bruno Le Maire : La culture !



- Roland Sicard : C'est un terme qui vous plaît ?



- Bruno Le Maire : Non. Moi ce qui me plaît, c'est le terme de culture. L'identité, ça vous enferme. L'identité, c'est immobile. La culture française, elle, elle est vivante. Elle bouge. Elle s'enrichit de plein d'apports extérieurs. Et c'est justement parce que cette culture est forte, qu'elle repose sur la création, sur la mémoire, sur l'histoire, sur notre langue française qui est quelque chose qui n'est pas négociable, qu'on peut faire de la culture, peut-être, LE grand défi de 2017. Il faut que nous retrouvions notre culture française pour inventer notre avenir.

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Pour son premier grand meeting de campagne, début mars, il avait déjà développé cette vision : "La vraie défaite française avant la défaite économique, la défaite sociale, la défaite internationale, est une défaite culturelle. Nous avons renoncé à ce que nous sommes comme Français. Comment avons-nous pu à ce point abandonner la langue française ? C’est une bataille pour l’unité de la nation." Langue française dont il fait par ailleurs longuement l'éloge dans son livre, À nos enfants.

Nicolas Sarkozy, pour sa part, entend bien ne pas délaisser ce marqueur qui lui a apporté le succès par le passé, lui qui avait lancé le fameux débat sur "l'identité nationale". Il défendra donc de nouveau "l'identité française" au cours d'une réunion publique ce mercredi, comme l'avait annoncé Le Figaro mardi. Un discours annoncé, comme d'habitude en ce qui le concerne, "sans tabou" :

Auprès du Figaro, le président de LR mettait de lui-même cette prise de parole en perspective avec ses précédentes, comme pour mieux réaffirmer la ligne à laquelle il se tient depuis des années : "Ce discours sera un peu la suite du discours de Nîmes que j'ai prononcé il y a dix ans." Le quotidien faisait même la bande-annonce :

 

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Le discours annoncé comme 'fondateur' pour la primaire sera résolument à droite, s'appuyant sur les deux valeurs qui sont aujourd'hui 'battues en brèche par le pouvoir en place', l'autorité et l'identité nationale. 'C'est le début d'une campagne qui va au peuple. Il veut être à la fois le rempart et le capteur du populisme ambiant, de cette colère qui monte', décrypte l'un de ses lieutenants.

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Un discours préparé "depuis plusieurs jours", précise Le Parisien, et qui sera prononcé devant une trentaine de parlementaires et quelque 1.500 supporters. Signe qu'il y tient vraiment beaucoup. 

Le sujet est clivant et occupe beaucoup les candidats à la primaire. Alain Juppé, de son côté, vante inlassablement son concept "d'identité heureuse". Reste maintenant à savoir ce que l'électorat de droite favorisera.

[BONUS TRACK] Bruno Le Rigolo

Bruno Le Maire ne fait pas que parler de sujets sérieux, au cours de cette campagne. Il est depuis mardi lauréat du prix de l'humour politique 2016 pour cette déclaration : "Mon intelligence est un obstacle" (une phrase dont il a déjà dit que c'était "une erreur"). Et depuis mardi, il s'en amuse allègrement. C'est qu'il ne faudrait pas rater cette belle occasion de communiquer sur son côté sympa.

Recevant son prix mardi, il a ainsi ironisé sur son "corps de rêve" et ses "yeux bleus" qui seraient également des "obstacles". "Vous noterez que quand je fais une connerie, je ne la fais pas à moitié. C'est mon côté bon élève", a-t-il encore plaisanté à la tribune. Un discours bien entendu relayé sur son compte Twitter :

Ce mercredi sur France 2, il a poursuivi plus sobrement :

 

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C'est la boulette, comme auraient dit mes enfants. Donc voilà, je préfère en rire, je pense qu'avoir un peu d'humour sur soi, en politique, ça fait jamais de mal.

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Du rab sur le Lab

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