LE REMPLAÇANT - La droite est un peu orpheline depuis quelques semaines : Christiane Taubira partie du gouvernement, Les Républicains ont perdu leur tête de turc. Alors bien sûr, il reste Najat Vallaud-Belkacem. Mais surtout Stéphane Le Foll.
Ministre de l'Agriculture alors que le secteur connaît une crise durable, ce proche de François Hollande essuie de fait un nombre conséquent d'attaques de la part de l'opposition - sans parler des agriculteurs et éleveurs eux-mêmes. Un petit jeu qui n'est pas nouveau entre la droite et la gauche, mais qui est particulièrement intense ces jours-ci. En off, un "stratège" de LR confirme au Parisien , jeudi 3 mars, qu'il s'agit d'une stratégie délibérée :
"[Stéphane Le Foll] est très clivant. C'est le type même de personnalités qu'on aime détester. Et l'amitié qui le lie de longue date à François Hollande est aussi un point faible dans le contexte actuel, alors on ne va pas se priver de le faire siffler dans les meetings, comme au bon vieux temps de Taubira !
"
Le Foll is the new Taubira, donc. La ministre de la Justice ne pouvant plus être accusée à la moindre occasion (un "réflexe pavlovien" moqué par Alain Juppé), il fallait bien trouver quelqu'un d'autre. Ce sera donc Le Foll, déjà *légèrement* sous tension en ce début d'année (voir ici ou ici).
Toujours auprès du Parisien, Bruno Le Maire explique clairement ce qu'il reproche à son successeur au ministère de l'Agriculture. Le candidat à la primaire à droite n'oublie pas que le porte-parole du gouvernement a un CV qui le destinait à ce portefeuille ministériel : petit-fils d'agriculteur et titulaire d'un BTS de transformation, distribution et commercialisation des produits agricoles. Une route toute tracée dont l'intéressé se serait écarté par goût de la "politique politicienne", selon Le Maire :
"Il était pourtant le mieux placé chez les socialistes pour obtenir ce ministère. [...] Mais il a tout gâché en acceptant le porte-parolat. Il a cédé à son principal péché, celui de la politique politicienne. Il avait de l'or entre les mains en arrivant à l'Agriculture, il en a fait du plomb.
"
Voilà qui viendra sûrement entériner ce triste constat fait par Stéphane Le Foll cette semaine : "La politique, c'est pas facile."
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